Karen Khachanov n’avait jamais dépassé le 3ème tour à Melbourne en sept participations. De l’histoire ancienne. Le demi-finaliste du dernier US Open confirme sa constance dans les grands rendez-vous et rêve d’un grand coup. Après avoir dominé Frances Tiafoe en quatre sets, le Russe de 26 ans a surclassé le Japonais Yoshihito Nishioka 6–0, 6–0, 7–6(4), en 2h de jeu en 8e de finale. Il a survolé aussi son quart de finale. Il faut dire qu’il a également bénéficié de l’abandon de Sebastian Korda. Mené 7-6, 6-3, 3-0, l’Américain a jeté l’éponge en raison d’une blessure au poignet droit. Khachanov affrontera dans le dernier carré le vainqueur du duel entre Jiri Lehecka et Stefanos Tsitsipas, qu’il n’a jamais battu en cinq confrontations.

Pas encore gagnant, mais souvent placé dans les grands rendez-vous. Le 20e mondial est devenu à Melbourne le 50e joueur de l’ère Open à avoir atteint les quarts de finale de tous les Grands Chelems. Un stade qu’il avait aussi atteint à Roland-Garros en 2019 et à Wimbledon en 2021, dominant, déjà, Sebastian Korda à l’issue d’un gros combat en cinq sets. Il est par ailleurs le troisième joueur né après 1990 à atteindre les quarts de finale dans chaque tournoi du Grand Chelem après Matteo Berrettini et Jannik Sinner.

Début novembre 2018, Karen Khachanov remportait dans la capitale française le plus grand titre de sa jeune carrière en triomphant face au monstre Novak Djokovic en indoor, au Rolex Paris Masters. C’était son quatrième titre sur le grand circuit. Le dernier en date. Le Russe restant sur deux défaites en finale aux JO de Tokyo 2021 et à Adélaïde en 2022. Khachanov aime Paris. Il a brillé également dans l’ouest parisien. Huitième de finaliste à Roland-Garros en 2017 et 2018, il avait atteint son premier quart en Grand Chelem en 2019 Porte d’Auteuil.

Enfant d’origine arménienne, fils de médecins, Khachanov passé pro en 2013, a baigné dans le sport depuis tout petit. Il doit beaucoup à son oncle, le millionnaire Alexander Zavonts. Ce dernier a fait jouer ses relations pour lui obtenir des invitations dans des grands tournois en Russie. «Il voulait que je progresse et que j’aie des résultats avant d’investir sur moi, confiait-il au Figaro en 2019 à Monte-Carlo. Il m’a aidé car le tennis est un sport onéreux et m’a accompagné jusqu’en 2016». Son oncle l’a notamment mis en relation avec Vedran Martic, l’ex-coach de Goran Ivanisevic. Le Moscovite est ainsi parti s’entraîner en Croatie à l’âge de 15 ans, avant de collaborer avec Galo Blanco à Barcelone. Il retravaille depuis fin 2017 avec Martic.

Le parallèle est forcément tentant. Haut perché et souple (1, 98 ; 88 kilos), armé d’un grand coup droit, le jeune Russe est souvent comparé à son compatriote Marat Safin, ancien numéro un mondial et double titré en Grand Chelem. «C’est un honneur d’être comparé à lui. Mais nos techniques sont différentes». Avec son terrible service et son redoutable coup droit effectué avec d’amples préparations, le Russe a en effet des airs de Del Potro, son idole absolue au grand gabarit qu’il avait d’ailleurs fait tomber en 8es de finale à Roland-Garros 2019.

Marié depuis 2016 à Veronika Shkliaeva, qu’il a rencontré il y a quelques années dans un aéroport en la percutant malencontreusement avec un chariot à bagages, Karen Khachanov a eu son premier enfant à l’âge de 23 ans. Un âge assez précoce pour un tennisman de haut niveau.