Le Festival international de la BD d’Angoulême fête sa 50e édition à partir de jeudi, en misant sur le manga pour attirer les foules, après la polémique qui a fait annuler l’exposition Bastien Vivès.

L’événement est la première exposition en Europe de Hajime Isayama, auteur de L’Attaque des titans , un succès mondial en livres comme en série animée. Cette vedette internationale du manga de 36 ans donnera une «masterclass» samedi au théâtre d’Angoulême, qui affiche déjà complet.

Autres «mangakas» mis à l’honneur avec une exposition chacun: Ryoichi Ikegami, 78 ans, célèbre pour ses personnages de gangsters, dessinateur entre autres de la série Crying Freeman, et Junji Itô, 59 ans, dont le travail dans l’horreur vient d’être adapté en série par Netflix (Maniac par Junji Ito, anthologie macabre).

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Le manga, BD japonaise, ou d’inspiration japonaise, s’est taillé une place de choix chez les libraires en France ces dernières années. En 2022 selon l’institut GfK, sur les 100 livres les plus vendus, un quart était des mangas.

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L’espace Manga City, un pavillon de 2500 m2, est un incontournable pour les fans, avec rencontres, débats, projections et même cours de dessin. S’y ajoute la Halle 57, redécorée comme une grande ville asiatique sous le nom d’Alligator 57. Ce n’est un secret pour personne: le célèbre Festival peine à boucler son budget, malgré ses près de 200.000 visiteurs les bonnes années, dans une ville de 42.000 habitants.

Redresser la fréquentation paraît indispensable après une édition 2022 qui avait souffert de son report en mars pour cause de pandémie de Covid-19. Le chiffre des visiteurs n’avait pas été communiqué, mais il était visiblement inférieur à celui de l’édition précédente, en 2020, tandis que celle de 2021 avait été annulée.

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Comme le soulignait le quotidien départemental La Charente libre début janvier, les collectivités locales et autres partenaires publics «ne sont pas avares en subventions. Selon les années, ils apportent entre 1,6 et 2,2 millions d’euros», soit près de la moitié du budget. Pour la cité charentaise, qui a perdu une bonne partie de ses industries, le Festival est la vitrine d’une économie qui compte sur les studios de création et le tourisme culturel.

Le point d’orgue est la remise annuelle du Grand Prix de la Ville d’Angoulême à un auteur consacré par un vote de ses pairs pour l’ensemble de son œuvre. La cérémonie a lieu mercredi soir. Les trois prétendants cette année sont l’Américaine Alison Bechdel, la Française Catherine Meurisse et le Franco-Syrien Riad Sattouf. Catherine Meurisse est finaliste pour la quatrième année consécutive. Est-ce la bonne?

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Elle est face à deux rivaux très appréciés, une dessinatrice qui a porté haut la cause féministe, au-delà de la BD avec le fameux «test de Bechdel» pour savoir si un film est machiste, et l’auteur de L’Arabe du futur, qui en 2016 avait décliné d’être candidat à ce prix en découvrant qu’il l’était avec 29 autres hommes, et zéro femme. Le Festival d’Angoulême a traversé bien des polémiques. Cette année, elle portait sur une exposition qui devait s’intituler «Dans les yeux de Bastien Vivès». L’idée que cet auteur, habitué à venir en dédicace, ait droit à cet honneur a soulevé l’indignation de lanceurs de pétition et d’associations hostiles à son œuvre, où certains titres mêlent mineurs et pornographie. L’exposition n’aura pas lieu.

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«Je pense qu’il y a eu un manque d’explication en amont», estimait mi-janvier la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, interrogée dans le quotidien français Le Monde. «Mais il a manqué un temps de débat nécessaire après la polémique».

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