Le moment tant attendu est – enfin – arrivé. Moins d’un mois après avoir décroché son deuxième titre mondial avec l’Afrique du Sud, Siya Kolisi (32 ans) va disputer son premier match avec le Racing 92, son nouveau club, ce dimanche soir, face au Stade Rochelais. Un événement que le club francilien va célébrer en grande pompe à Paris La Défense Arena, en prime time sur Canal .
Après les longues célébrations auxquelles il a participé en Afrique du Sud après le sacre des Boks, le capitaine sud-africain avait été présenté officiellement, au début du mois de novembre, au Plessis-Robinson. Et n’avait pas caché son impatience à l’idée de débuter avec le Racing 92. «J’ai hâte de jouer mon premier match, avait-il soufflé. Je me sens bien, j’ai déjà participé à des entraînements avec mes nouveaux coéquipiers. J’étais comme un gamin au premier jour de la rentrée.»
Après cette première prise de contact, l’ancien joueur des Stormers du Cap et des Sharks de Durban avait eu droit à quelques jours de vacances supplémentaires, durant lesquels il était allé à New York. En plus de ses obligations avec ses partenaires et de la promotion avec sa fondation, il avait assisté au match de NBA entre les Brooklyn Nets et le Magic d’Orlando (124-104). Avant de supporter chaleureusement, depuis les tribunes de Jean-Bouin, ses coéquipiers lors du derby remporté face au Stade Français Paris et reprendre le chemin de l’entraînement en ce début de semaine.
Avec la ferme attention d’apporter toute son expérience et son énergie à ses nouveaux coéquipiers. «J’ai une réputation mais ce n’est pas la réputation qui jouera sur le terrain, avance-t-il. Je dois faire mes preuves, apprendre une nouvelle langue et appréhender une nouvelle culture.» Une motivation qu’il a répétée dimanche dernier sur le plateau du Canal Rugby Club : «J’ai hâte de jouer. Le Top 14 est la pièce manquante pour moi. Je suis venu pour ma réputation. C’est un des championnats les plus difficiles du monde. Je dois faire mes preuves sur le terrain.»
Une chose est sûre, Siya Kolisi n’a pas eu pas de problèmes d’intégration dans les Hauts-de-Seine. Chaleureux, solaire et enthousiaste, il a vite conquis ses nouveaux coéquipiers. Qu’il n’hésite pas à charrier. À l’image de cette boutade envers son nouveau talonneur : «Je n’ai pas encore réussi à trouver le cou de Camille Chat ! Il n’a pas de séparation entre la tête et les épaules… Il pourrait être sponsorisé par Head
Une impression confirmée par son nouveau partenaire en troisième ligne, l’international Ibrahim Diallo, qui a raconté à Midi Olympique : «Il est avenant, décontracté, adorable… D’habitude, les nouveaux restent dans leur coin. D’habitude, c’est toi qui vas les chercher pour les mettre à l’aise. Lui ? Il va voir tout le monde, s’intéresse à toi et au bout de cinq minutes, tu as l’impression d’avoir en face de toi un copain de toujours.» Et de confier qu’il est – lui aussi – taquiné par le Springbok : «Il s’est aperçu que je me mettais une crème hydratante dans les vestiaires et depuis, n’arrête pas de me chambrer avec ça. Il s’est fondu dans le moule.»
Même si ce changement total de vie n’a pas été facile, au premier abord, pour le flanker des Boks aux 83 sélections. «C’est un peu difficile, reconnaît-il. J’ai joué en Afrique du Sud toute ma vie et de passer à un nouveau club, si différent, c’est particulier. Mais mes coéquipiers et Jacky Lorenzetti (propriétaire du club) m’ont facilité les choses. Ma famille a déménagé avant moi donc tout va très bien.» Avec, bien évidemment, d’autres avantages : «Je vais pouvoir marcher dans la rue sans que l’on me reconnaisse. Je pourrai aller déposer mes enfants à l’école et profiter à fond de mon rôle de père. C’est, au final, la chose la plus importante pour moi.»
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Reste désormais à trouver sa place sur le terrain. Au sein d’une équipe altoséquanaise, coleader du Top 14 après sept journées, qui a réussi pour l’instant à enclencher un nouveau cycle sous les ordres de Stuart Lancaster, ancien sélectionneur du XV de la Rose (2011-2015) et ex-adjoint au sein de la province irlandaise du Leinster (2016-2023). «J’ai échangé avec le coach, on a parlé dans son bureau et il m’a demandé comment je me sentais après avoir été sacré champion du monde, quel était mon ressenti. Il avait envie que je me repose mais j’avais vraiment envie de découvrir mes nouveaux coéquipiers. Il m’a donné des conseils et j’ai mesuré la chance que j’avais en venant ici.» Une chance qui va durer jusqu’en 2026.