HAUTS
Avec 36% d’arrêts avant ce quart de finale, Andreas Wolff figurait parmi les meilleurs derniers remparts de ce Mondial. La plupart des joueurs français avaient d’ailleurs loué ses qualités. Malheureusement, même avertie du danger, la France n’a pu que constater l’efficacité impressionnante du gardien de Kielce. Notamment lors d’un premier acte achevé avec 9 arrêts au compteur, dont une parade absolument exceptionnelle sur Dika Mem à bout portant en bout de contre-attaque. Au final, le gardien allemand termine avec 16 arrêts à 33%. Irréprochable, mais éclipsé par un autre portier…
Depuis le début de la compétition, le gardien de Montpellier n’avait guère eu l’occasion de se mettre en valeur derrière un excellent Vincent Gérard. Mais ce mercredi, au bout de treize minutes de jeu et aucun arrêt de son coéquipier, Rémi Desbonnet a été lancé par Guillaume Gille dans la bataille. Sans impact dans un premier temps, même s’il réalisait trois arrêts avant la pause. Mais que dire de son second acte, exceptionnel avec 11 arrêts à près de 50% de réussite. Assez pour relancer la machine et permettre aux Bleus de composter leur billet pour les demies (35-28). En plein cœur de cette seconde période, le portier français allait même s’offrir une série de six arrêts consécutifs pour inverser totalement la tendance. Du grand art. La France savait qu’elle possédait un grand gardien. Maintenant, elle a appris qu’elle en avait deux.
Quelle autre équipe au monde aurait pu renverser l’Allemagne de cette façon, avec autant d’absents ? Imaginez donc, avant même le début de la compétition, Guillaume Gille devait composer avec les forfaits de Karl Konan, Hugo Descat, Benoît Kounkoud, Wesley Pardin, Aymeric Minne, Timothey N’Guessan ou encore Kylian Villeminot. Un véritable sept en moins. Et depuis que le Mondial a commencé, le sélectionneur n’a pas été épargné par les petits pépins, que ce soit les abdominaux de Dika Mem, le pied gauche de Nikola Karabatic ou encore la main droite de Thibaud Briet juste avant ce quart de finale. Enfin, en seconde période ce mercredi, Gille a dû faire sans Nikola Karabatic, tout en laissant Vincent Gérard sur le banc. Pourtant, la France est toujours là. Avec cette capacité de toujours se régénérer et trouver de nouveaux talents pour se maintenir au sommet.
FLOPS
Et si la satisfaction de le voir de retour n’était que de courte durée ? Après avoir manqué les deux derniers matches du tour principal contre l’Iran et l’Espagne, Nikola Karabatic a effectué son retour lors de ce quart de finale. Pour inscrire un but (sur quatre tirs) et délivrer cinq passes décisives en 19 minutes de jeu. Toutes en première période puisque le dernier des Experts n’est pas réapparu lors du second acte, n’enlevant jamais son haut de survêtement. De quoi légitimement s’inquiéter pour un joueur de 38 ans car vu le score lors des quinze premières minutes du second acte, il semble peu probable que Guillaume Gille se soit passé de lui volontairement.
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Un équilibre handicapant. Avec 16 passes décisives et… 16 pertes de balle, l’Allemagne a surtout gâché lors de ce quart de finale. Notamment en première période où elle trouvait le chemin des filets français sur chacun de ses douze premiers tirs. Sans parvenir à s’envoler totalement au tableau d’affichage, la faute à trop de ballons égarés au passage, offrant davantage de munitions aux Français. Qui en avaient alors bien besoin face à un Andreas Wolff sans doute très frustré de cette «générosité» malvenue de ses partenaires…
Alors que sa cheville avait tourné lors de la dernière minute du match contre l’Espagne dimanche avait laissé craindre son forfait pour la fin du Mondial, Elohim Prandi était bien présent sur le terrain ce mercredi. Mais malgré 38 minutes de jeu, le Parisien n’aura pas réussi à inscrire le moindre but, échouant à quatre reprises. Des échecs compensés par cinq passes décisives. Néanmoins, à plusieurs reprises, l’arrière gauche est apparu un peu perdu, en manque de confiance. Sur un poste où pourraient manquer à l’appel Nikola Karabatic et Thibaud Briet en demi-finales, Prandi doit absolument hausser le ton et évoluer au niveau qui est le sien au PSG depuis le début de la saison.