En cette période d’inflation, les bonnes nouvelles pour le portefeuille des consommateurs se font rares. Celle dévoilée par MoneyVox ce lundi en est une. Et pour cause, la hausse des frais bancaires sera limitée en 2024, d’après leur étude. Sur les 61 banques analysées ayant publié leurs tarifs pour début janvier 2024, l’augmentation s’élève à moins de 1% comparé à cette année pour un profil classique, soit l’usage moyen des Français. En revanche, elle sera un peu plus élevée pour les clients plus haut de gamme (1,7%), et même beaucoup plus élevée pour les profils jeunes (3%). En 2023, la hausse avait déjà été limitée, grâce à l’engagement des banques, sur demande du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, à modérer l’augmentation à 2%. Une promesse respectée, à en croire l’Observatoire des tarifs bancaires (OTB).
Néanmoins, cette moyenne pour 2024 cache «quelques gros dérapages», pointe MoneyVox, site d’information spécialisé dans les finances personnelles. Par exemple, si les frais de tenue de compte vont prendre 2,5% en moyenne, ils exploseront de 20% à la Banque Populaire Val de France, de 21,4% chez La Banque Postale, et même de 50% au Crédit Agricole Centre Ouest. Les frais de «retraits déplacés», soit les retraits effectués dans une autre banque, vont bondir de 10% en moyenne, selon les estimations de MoneyVox. Et les alertes SMS de 4,2%. Autres types de frais qui s’envolent : les transferts de produits d’épargne vers un autre établissement. Ils augmenteront de 4,5% pour un plan d’épargne logement (PEL) ou pour un compte épargne logement (CEL), de 3,1% pour un plan d’épargne en actions (PEA) et même de 9,5% pour les comptes-titres.
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Par ailleurs, «les frais d’incident continuent d’augmenter», déplore Maxime Chipoy, président de MoneyVox, cité dans un communiqué. S’agissant des découverts bancaires, le minimum forfaitaire d’agios augmentera en moyenne de 3,2% en 2024, et 65 banques le pratiquent désormais, contre 60 l’an dernier. Les tarifs des cartes bancaires subiront eux une hausse plus faible, de l’ordre de 2,3% pour les cartes classiques, 2,7% pour les cartes Gold/Premier et 2% pour les cartes très haut de gamme.
À noter que «les différences de tarifs entre les régions françaises restent notables», précise MoneyVox. «D’une manière générale, les régions d’outre-mer, où le nombre d’établissements est plus limité et donc la concurrence moins intense, sont sensiblement plus chères que la plupart des régions métropolitaines, et en particulier celles de l’ouest de l’Hexagone», observe Maxime Chipoy. Qu’importe le profil de clients, on retrouve en effet la Guyane, la Guadeloupe et la Martinique dans les tréfonds du classement. À l’inverse, le Centre-Val de Loire, la Nouvelle-Aquitaine, la Bourgogne-Franche-Comté sont dans le top des régions les moins chères.