Il est 10h20 ce mardi 28 novembre lorsque s’élance le tout premier train du Grand Paris Express. À son bord, dans cette future rame de la ligne 15 sud, le ministre des Transports Clément Beaune et la présidente de la région et d’Île-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse inaugurent fièrement ce qui deviendra l’une des lignes centrales du supermétro du Grand Paris. Fin 2025, la ligne 15 sud – longue de 33 km – desservira 22 communes entre Pont de Sèvres, dans les Hauts-de-Seine (92) et Noisy-Champs, en Seine-Saint-Denis (93) et concernera plus d’un million d’habitants. «La Société du Grand Paris (SGP) a fait un travail absolument magnifique», s’est félicitée Valérie Pécresse, évoquant «une nouvelle étape décisive dans la révolution des transports». Celle-là même qui doit permettre de créer «la région des 20 minutes», où chaque Francilien devra trouver tout ce qu’il lui faut et un accès privilégié aux services publics «à moins de 20 minutes de chez lui».

Faisant l’éloge d’un Grand Paris Express «exemplaire et visionnaire», Clément Beaune a à son tour vanté les mérites d’«un projet d’égalité territoriale majeur». «Un jour comme aujourd’hui est essentiel pour donner à voir», a abondé Clément Beaune, se disant «fier» et «ému» de découvrir ce nouveau matériel. Et c’est peu dire tant cet équipement «à la pointe de la technologie» est attendu par les Franciliens qui sont, trop souvent aujourd’hui, obligés de passer par Paris pour se déplacer de banlieue à banlieue. Le matériel roulant de la ligne 15, qui équipera aussi les lignes 16 et 17, a bénéficié d’une conception qui privilégie «l’usage et le confort des voyageurs», comme le précise le communiqué conjoint d’Île-de-France Mobilités (IDFM) et la Société du Grand Paris.

Au total, 27 trains ont été commandés à Alstom rien que pour la ligne 15 sud. «Automatiques, spacieux, entièrement accessibles et capacitaires, ils offriront tout le confort nécessaire de voyage, et surtout, une régularité à la hauteur des attentes des Franciliens», embraye la présidente de la région Île-de-France, alors qu’elle déambule dans ce train en version 6 voitures de 108 mètres de long, capable de transporter plus de 1000 personnes à la fois. À l’intérieur, le nombre de places assises correspondra «à 20% de la capacité totale», soit environ 200 sièges rouge et bleu pour un train de 6 voitures. Les rames sont larges, accessibles aux personnes en situation de handicap, y compris ceux déambulant en fauteuil roulant qui auront des espaces dédiés à leur équipement. Deux détails sautent aux yeux : les caméras de vidéosurveillance sont visibles et en nombre, et des prises USB sont disponibles pour recharger les téléphones et autres tablettes.

Invisible pour les yeux mais sujet très important pour les futurs usagers du Grand Paris Express, chaque voiture sera équipée «de systèmes performants de ventilation, climatisation et chauffage». Enfin, la vitesse commerciale moyenne de ce supermétro sera réhaussée par rapport à celle des lignes existantes, comprise «entre 55 et 65 km/h suivant les lignes avec des pointes de vitesse pouvant atteindre 110 km/h». À titre de comparaison, la vitesse commerciale du RER A est de 49 km/h et celle du métro parisien oscille entre 21 et 27 km/h. En outre, le temps d’attente entre deux rames sera compris entre 2 et 3 minutes, en fonction des périodes de la journée et de la semaine. Pour les porteurs du projet, la réduction du temps de voyage est surtout «le premier indicateur d’une haute qualité de service».

Autant de belles promesses qui doivent désormais être tenues. Car si premier roulage «représente un rendez-vous majeur pour le Grand Paris Express», de «nombreux défis attendent encore la SGP» avant la mise en service de la ligne. «Le marathon n’est pas terminé», confirme Valérie Pécresse, qui rappelle que l’inauguration de la ligne n’aura pas lieu avant deux ans. En attendant, l’hiver 2023 va voir se poursuivre le déploiement et l’intégration des automatismes de conduite et des systèmes d’exploitation sur l’ensemble de la ligne 15 sud en vue des premiers essais de la ligne, avant un déploiement progressif des essais dynamiques sur les différentes zones d’essais de la ligne entre l’été 2024 et l’automne 2025. Fin 2025, la marche à blanc permettra enfin à l’opérateur de transport de tester l’exploitation de la ligne en conditions réelles, avant sa mise en service à la fin de l’année.