La fin des vaches maigres. Après avoir connue plusieurs années difficiles, les cultivateurs de betteraves sucrières vont gagner de l’argent cette année grâce aux cours élevés du sucre et à des rendements corrects, annonce la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB). «Cette année est (…) synonyme d’une embellie avec des marchés encore plus porteurs, qui devraient permettre de rémunérer la betterave autour de 55 euros la tonne», relève l’association spécialisée du syndicat majoritaire FNSEA, dans un communiqué intitulé «retour à la rentabilité». «Il n’y a pas à rougir des prix élevés. Après plusieurs années difficiles pour notre filière, (…) c’est une bonne nouvelle car nos coûts de production ont très fortement augmenté ces dernières années», souligne le président de l’organisation, Franck Sander.
Il précise que la betterave n’est plus rentable «à moins de 35 euros par tonne», un seuil bien inférieur donc à la rémunération de 55 euros escomptée pour cette campagne 2023-2024. Début 2023, les betteraviers avaient vécu comme un «coup de massue» l’interdiction définitive de recourir à des semences enrobées d’insecticides néonicotinoïdes – nocifs pour les pollinisateurs -, à la suite d’une décision de la Cour de justice de l’Union européenne.
À lire aussiLa betterave est-elle immunisée contre la jaunisse dans le nord de la France?
Ils redoutaient des pertes colossales de récoltes en cas d’attaque de jaunisse, un virus transmis par un puceron vert qui rabougrit la plante. Et avaient manifesté avec plus de 500 tracteurs en février à Paris. La CGB affirmait que de nombreux planteurs risquaient d’abandonner cette culture en raison de la baisse des solutions chimiques à leur disposition pour la traiter. «Ce contexte s’est traduit par une nouvelle baisse des surfaces de 5%», déplore l’organisation.
La récolte n’est pas encore terminée à cause des fortes pluies de ces dernières semaines dans le nord de la France. A ce stade, le rendement est attendu dans «la moyenne de ces dernières années, autour de 83 tonnes» par hectare. La profession a été plutôt épargnée par la jaunisse. Les dégâts du virus ont été «principalement localisés dans la région Centre-Val de Loire, près de Chartres». La France est le premier producteur européen de sucre. Elle est «auto-suffisante et exporte la moitié de sa production, soit 1,8 million de tonnes de sucres», selon la CGB.