Avec quatre médailles, deux en or et deux en bronze, le biathlon français présente un bilan «moins flamboyant» que souvent «mais très correct», résume son directeur Stéphane Bouthiaux. Tant aux JO-2022 qu’aux Mondiaux-2021, il avait remporté sept médailles, dont deux en or à Pékin, trois à Pokljuka (Slovénie). Seules deux nations ont fait (beaucoup) mieux que la France en forêt de Thuringe: la Norvège, portée par l’ébouriffant Johannes Boe, avec treize médailles, dont cinq en or (toutes avec Boe), et la Suède du duo Hanna Oeberg/Sebastian Samuelsson, avec onze médailles, dont trois en or. L’évidence, c’est que ça coince côté masculin, comme depuis le début de l’hiver, malgré l’or en trompe-l’oeil en relais du quatuor Antonin Guigonnat, Fabien Claude, Emilien Jacquelin et Quentin Fillon Maillet. Pour la première fois depuis quatorze ans, alors les premiers Mondiaux de Martin Fourcade, vingt ans à l’époque, les Bleus ne se sont pas hissés sur le moindre podium individuel masculin. Ce sont «des Mondiaux à l’image de la saison», au cours de laquelle ils ne sont montés que sur quatre podiums (un pour «QFM», trois pour Jacquelin), compare Bouthiaux. «Il faudra qu’on prenne le temps de débriefer au printemps pour ne pas commettre les mêmes erreurs, car il y a eu forcément des erreurs de faites, collectives ou individuelles, pour qu’on se retrouve dans une situation comme celle-là», poursuit-il. Au-delà, «la filière garçons est un peu en difficulté, reconnaît le patron du biathlon français. On ne voit pas pointer la future star de demain pour le moment. Mais on bosse.» A Oberhof, seul Fillon Maillet, quatrième de l’individuel et sixième de la mass start, s’est vraiment approché du podium. «Quentin a repris beaucoup trop vite. Il était exténué après la saison (olympique), il n’a pas assez récupéré et il a réattaqué comme si de rien n’était. Il a traîné une fatigue latente toute la saison», explique-t-il.