Albator est orphelin. Son créateur, Leiji Matsumoto, grand nom du manga, s’est en effet éteint le 13 février à l’âge de 85 ans .Sur les réseaux sociaux, le fils de Stone et Charden a dévoilé l’incroyable histoire du nom du plus célèbre corsaire de l’espace.
«Nous sommes en 1978 et mon père est sur les rangs pour écrire le générique d’un dessin animé japonais nommé Captain Harlock, raconte-t-il. Il a déjà la musique en tête, celle que vous connaissez peut-être, et se met à écrire le texte. Il fredonne « Captain Harlock » sur l’air du refrain, mais ça ne lui convient pas. Il trouve la diction des mots trop hachée.»
Éric Charden se met alors à chercher un nom qui serait plus facile à prononcer. «À cette époque, mon père est l’ami d’un dirigeant du Stade Niçois où évolue un joueur de renom, Jean-Claude Ballatore», poursuit son fils, lui aussi auteur et mélodiste.
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Jean-Claude Ballatore est alors un pilier gauche réputé pour sa dureté dans le championnat de France de rugby. Finaliste du Championnat de France avec Toulon en 1971, il fait alors partie de la demi-douzaine de joueurs (dont André Herrero) mis à la porte du RCT et trouvant refuge à Nice. Où il restera plus de vingt ans. D’abord comme joueur puis, à partir de 1979 et une rupture du tendon d’Achille, comme entraîneur. Il mènera d’ailleurs le club niçois au Parc des Princes en 1983 en finale contre Béziers (défaite 14-6). Avant, en 1991, de prendre la direction sportive du RC Toulon, sacré champion de France l’année suivante.
«Mon père a eu l’occasion de le rencontrer et a été impressionné par son physique, sa puissance, révèle Baptiste Charden. Ballatore, Albator… Dans la tête d’auteur de mon père, c’est bon ! Il essaye sur la musique et c’est vendu. Venu de nulle part, le nom d’Albator est né. Il lui faudra encore convaincre la production française que le nom japonais Harlock sonne moins bien qu’Albator, aux oreilles des Français…»
«Albator, Albator. Du fond de la nuit d’or…» La chanson du générique, composé par Éric Charden et Didier Barbelivien et interprété par Jean-Pierre Savelli, bercera des générations. Et trotte encore dans bien des têtes. Sans que personne ne connaisse l’origine rugbystique du patronyme. «Il est très probable que Jean-Claude Ballatore lui-même ne sache pas encore aujourd’hui qu’il est l’inspiration principale au nom du fameux Corsaire de l’Espace», conclut Baptiste Charden. C’est désormais chose faite.