C’est un gros coup dur pour le XV de France. Dimanche lors de la victoire des Bleus contre l’Écosse, le troisième-ligne Anthony Jelonch a été victime d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche. «Notre joie est modérée car les nouvelles ne sont pas bonnes concernant Anthony Jelonch», avait immédiatement lâché, après le match, Fabien Galthié en conférence de presse.
Le joueur du Stade Toulousain avait connu un match des plus compliqués. Touché à la tête après un plaquage dangereux de Grant Gilchrist (qui lui a valu un carton rouge), le Gersois était sorti sur protocole commotion après seulement sept minutes de jeu. Il était revenu en jeu sept minutes plus tard, mais le flanker des Bleus avait été remplacé définitivement par François Cros après 25 minutes de jeu, de nouveau touché après un sauvetage sur Duhan van der Merwe. Son genou avait vrillé sur l’action.
«Vous connaissez le protocole : c’est quasiment six mois d’absence, entre l’opération et la rééducation», s’était inquiété Fabien Galthié. La saison du Toulousain est donc désormais terminée. Et il va tenter de revenir à temps pour participer à la prochaine Coupe du monde, en France, qui débute le 8 septembre prochain. En zone mixte, son coéquipier François Cros, entré à sa place, avait lâché : «Je suis tellement triste pour lui. Ça fait chier de perdre un ami. Anthony est un joueur très important de notre effectif, en sélection et en club. Il était en feu en ce moment.»
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Dans les colonnes du Parisien , le père d’Anthony Jelonch, Jérôme, n’a pas caché sa colère devant l’enchaînement des faits qui a conduit à cette grave blessure. «Je ne comprends pas, sans l’intervention du médecin de l’équipe de France, l’arbitre n’aurait pas sifflé la faute ni interrompu le match (après le premier plaquage à l’épaule de Gilchrist, NDLR), Fagerson méritait un jaune aussi. Que font les arbitres ?», s’interroge-t-il. Et d’asséner, amer : «Et qu’a fait le staff du XV de France ? Pourquoi avoir relancé Anthony, sorti pour un protocole commotion, alors qu’on avait deux remplaçants avec François Cros et Sekou Macalou ? J’étais dans les tribunes et j’étais fou. En le laissant se reposer, on aurait pu éviter ce qui est arrivé ensuite.»
Pour le XV de France, c’est une perte énorme tant le Gersois, véritable guerrier sur le terrain, s’était affirmé comme un élément incontournable sur les derniers matchs, profitant notamment de l’absence sur blessure de François Cros pour s’installer durablement dans le XV de départ. «Raphaël Ibanez (le manager français) m’a appelé pour me dire qu’ils ne le lâcheraient pas. Mais Anthony n’a pas besoin du staff du XV de France aujourd’hui. Il a besoin d’un bon chirurgien et de sa famille», poursuit Jérôme Jelonch, visiblement remonté.
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Son fils «se donne toujours à fond, c’est un grand professionnel, peut-être que ce n’est pas le cas autour de lui», lâche-t-il. Tout en insistant sur la force mentale d’Anthony Jelonch : «Tout le monde dit que la Coupe du monde est déjà finie pour lui, on verra. Anthony a du mental et il est entouré par sa famille. Il est fils d’agriculteur, il a connu des coups durs, comme ces orages de grêle qui anéantissent une belle récolte en quelques minutes. Nous nous sommes toujours relevés. Il reviendra.» La course contre la montre est lancée.