Laurent Wauquiez a le sourire. Presque celui d’un champion olympique qu’il pourrait devenir prochainement. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes s’est uni avec Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour concevoir en cinq mois une candidature qui va être gagnante. Il confie sa fierté…
LE FIGARO. – Les Alpes françaises se retrouvent en position idéale pour accueillir les Jeux d’hiver 2030 au terme d’une candidature express…
Laurent WAUQUIEZ – Effectivement on a fait ça en vrai corsaire. On est parti il y a cinq mois Renaud Muselier et moi, tous les deux. On a réuni nos deux régions. Et on a fait un marathon à la cadence d’un sprint pour monter une candidature qui propose de réécrire une nouvelle histoire des Jeux, durable, respectueuse de l’environnement et qui intègre les montagnes et les vallées. Les Jeux c’est un rêve, je me souviens de ceux d’Albertville en 1992 devant ma télé, avec Edgard Grospiron, Surya Bonali… Se dire qu’on les ramène en France, c’est un défi extraordinaire. Notre candidature est la seule retenue pour un dialogue ciblé avec le CIO alors qu’en face il y avait du lourd, avec la Suisse, la Suède et les États-Unis.
Que ressentez-vous ?
C’est une immense fierté et beaucoup d’émotion. C’est un extraordinaire challenge qui nous attend. Et cela a été rendu possible parce que l’on a été très uni avec Renaud, puis avec le CNOSF et l’Etat. C’est une première étape mais aussi une fierté de présenter une candidature française très solide et unie qui montre que nos Alpes sont des montagnes, dynamiques, sportives et respectueuses de l’environnement.
Quels sont les points forts de la candidature française ?
C’est l’utilisation à fond de l’héritage des Jeux d’Alberville. On n’a pas besoin de construire des pistes de bobsleigh, de sauts… La répartition en quatre pôles, Haute Savoie (biathlon, ski de fond ), Savoie (ski alpin, bobsleigh), Briançonnais (ski freestyle) et Nice (glace et village) a séduit le CIO. Et la cérémonie d’ouverture aura lieu en Rhône Alpes dans un lieu qui n’est pas encore défini.
Ne craignez-vous pas les critiques des contribuables qui trouvent que les Jeux coûtent toujours trop chers ?
Nous avons dépensé à peine quelques centaines de milliers d’euros pour monter le dossier de candidature. Ma région est la mieux gérée de France et je peux vous assurer que je n’ai pas l’intention de gaspiller l’argent public. Nous allons réécrire l’histoire des Jeux de façon sobre, responsable, sans créer d’infrastructures gigantesques.
Quel montant de budget prévoyez-vous ?
On est en train de le construire, mais l’idée c’est d’être dans la même trajectoire que celui de Milan, qui doit être à 1,7 milliard. C’est l’image de toutes les alpes françaises qu’on va tirer vers le haut, c’est génial…