S’il est désormais connu que la campagne de baisse de la consommation énergétique a porté ses fruits cet hiver dans l’Hexagone, où les ménages ont-ils été les plus «sobres» ? Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité, s’est penché sur la question et en a tiré une carte, accessible sur son site internet.

Ce document «présente l’effort de sobriété par département», explique Enedis, un indicateur «calculé en faisant la différence entre la consommation électrique mesurée cet hiver et la consommation électrique des années précédentes», gommée notamment des écarts de température et des confinements de 2020. À noter que la carte ne prend en compte que le secteur résidentiel – et donc pas les professionnels ni les entreprises -, sur la période du 15 octobre au 5 février. L’écart est mesuré par rapport aux «années précédentes», sans plus de précision.

Résultat, c’est dans le Lot (-13,9%), les Landes (-13,6%) et l’Aude (-12,8%) que la consommation d’électricité a le plus baissé cet hiver. Plus largement, «le sud-ouest et le pourtour méditerranéen affichent les baisses les plus importantes», observe Enedis. Logique, car c’est dans ces régions «que l’on y trouve le plus fort taux de chauffage électrique et donc le gisement d’économie d’électricité le plus élevé», explique le gestionnaire. On trouve également quelques départements très économes en dehors de ces régions, à l’image du Territoire de Belfort (-11,6%), l’Isère (-11,3%) ou la Drôme (-11,2%).

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À l’inverse, c’est dans le tiers nord de la France que l’on trouve la plupart des départements où la sobriété en électricité a été la moins visible. Une explication possible étant le fait que le chauffage au gaz y est davantage répandu. Même s’ils apparaissent comme les «mauvais élèves», aucun d’entre eux n’a augmenté sa consommation électrique cet hiver. Dans le détail, les cinq départements où la consommation a le moins baissé sont les Ardennes (-3,7%), la Moselle (-4,2%), l’Orne (-4,3%), le Pas-de-Calais (-4,4%) et la Mayenne (-5%).

Reste que l’ensemble des départements métropolitains ont répondu aux appels à la sobriété du gouvernement. Un constat également dressé par RTE, qui rappelle toutefois qu’il «demeure difficile de distinguer dans ce mouvement les parts respectives de sobriété choisie et de contrainte économique», liée à la hausse des prix de l’électricité. Au niveau national, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité observe une baisse de la consommation de 9,1% sur les quatre dernières semaines – corrigée de la météo – par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019, hors crise sanitaire).