Vainqueur de la Coupe des Coupes 1993 avec le Paris SG, David Ginola reste une légende du club. Alors quand il parle, les fans l’écoutent et les nostalgiques d’une époque révolue adhèrent. Ou se révoltent. Au choix. Mercredi soir, sur le plateau de Canal , «El Magnifico» (son surnom quand il était joueur) ne s’est pas dérobé au moment de dévoiler le fond de sa pensée après l’élimination parisienne contre le Bayern Munich (2-0) dès les 8es de finale.
« Je suis dégouté, avance-t-il, mâchoire serrée, regard noir. On finit un match comme ça avec des déceptions, qui sont dues à des manques d’engagement et d’investissement clair. Il y a une problématique depuis des années. Il y a un véritable problème. Il y a des joueurs dans cette équipe… Je ne vais pas tirer sur l’ambulance. Comment on peut mettre en place un projet pour remporter la C1 et avoir aussi peu de profondeur de banc ? Il faut être à la hauteur de ces ambitions. Au milieu de terrain, le PSG n’est pas à la hauteur. Vitinha n’est pas à la hauteur. Messi non plus. Il faut construire une équipe et pas additionner des talents. Le PSG est le plus important, on s’en fout des joueurs. » Une critique à peine déguisée envers la direction parisienne et Luis Campos, le conseiller du président Al-Khelaïfi depuis l’été dernier.
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Relancé sur les manques du PSG mercredi soir, avec un effectif trop court, des individualités (Mbappé, Messi, Verratti…) pas au niveau attendu, et une absence de réalisme, David Ginola estime que des erreurs ont été commises. « La différence se fait sur des détails à ce niveau-là, estime-t-il. Marco Verratti (fautif sur l’ouverture du score bavaroise) ? C’est un bon joueur mais il lui manque quelque chose. Il doit être beaucoup plus présent et aboyeur dans des moments compliqués. Aboyeur, cela ne veut pas dire râler sur l’arbitre. On ne va pas tirer sur lui car c’est une élimination collective. Mais faire jouer Marquinhos qui est blessé, Hakimi qui a été l’ombre de lui-même pour des raisons extra-sportives….»
Enfin, sur le projet du club parisien, éliminé en 8e de finale pour la 5e fois en sept saisons en Ligue des champions, Ginola a sa petite idée. « Le Bayern a joué en équipe, avec un esprit club et en face on n’a pas encore cette culture du club, raille l’ancien international français. Cette fierté manque au PSG. Cette politique bling-bling est dépassée »