La société de traitement des déchets Derichebourg «arrête» un service de «collecte sanitaire d’urgence» qu’elle effectuait à la demande de la mairie de Paris depuis le début le 5 mars de la grève des éboueurs après des menaces de salariés grévistes. «Des salariés grévistes de la ville de Paris et du Syctom ont menacé de bloquer les entrées et sorties de notre site de Charenton si nous poursuivions la collecte sanitaire, pourtant légale et contractuelle», a expliqué mercredi à l’AFP Thomas Derichebourg, président de Derichebourg Environnement.

«Nous avons été amenés à intervenir partiellement dans les arrondissements en grève, à la demande de notre client la Ville de Paris, pour collecter les déchets dans certains endroits ciblés afin d’éviter tout risque pathogène, comme devant les crèches», a-t-il rappelé. «Mais nous avons pris la décision de ne poursuivre que les collectes de déchets que nous assurons quotidiennement dans les 1er, 3e, 4e, 7e, 10e et 18e arrondissements», a indiqué Thomas Derichebourg, en précisant qu’«aucun» des salariés de sa société n’est en grève.

«Il ne s’agissait pas d’une réquisition, ni d’un service minimum», mais d’une collecte des déchets empilés dans des points précis, considérés comme «sensibles» pour la santé publique et spécifiquement «désignés par la mairie», a-t-il précisé. À Paris, la collecte des ordures ménagères est assurée pour moitié par la régie de la ville de Paris et pour l’autre par des prestataires privés.

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Derichebourg est le premier intervenant privé, couvrant les 1er, 3e, 4e, 7e, 10e et 18e arrondissements. Sépur couvre le 13e arrondissement, Urbasser les 11e et 19e et Pizzorno le 15e. «J’espère que le mouvement va bientôt s’arrêter, 1.000 tonnes de déchets par jour sont déposées dans les rues de Paris, une expérience plus qu’inédite que je n’ai jamais connue», a ajouté Thomas Derichebourg.