«Il n’y a plus de Nupes, c’est un constat mais ce n’est pas de mon fait», a déclaré, en colère, le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon au micro de franceinter ce samedi 2 décembre au matin. La veille, il avait déjà affirmé lors d’une réunion publique à Rochefort : «il n’y a plus de Nupes, alors on fait semblant qu’il y en a toujours une (…) Ce qu’on a construit est déjà détruit.»

Mais loin d’essayer de comprendre les raisons du délitement de l’alliance née il y a à peine un an, l’insoumis a feint l’ignorance et a dénoncé tour à tour ses anciens alliés : «C’est le parti communiste qui a voté, vous entendez les gens?», a-t-il d’abord lancé en faisant référence au vote du PCF, le 15 octobre dernier. Ce jour-là, les communistes avaient voté à 93% une résolution appelant à repenser le «rassemblement de la gauche et des écologistes».

Sans pour autant claquer la porte de l’alliance de gauche, les communistes avaient expliqué que «la Nupes, telle qu’elle a été constituée pour les élections législatives, sous la volonté hégémonique de LFI» était «devenue une impasse». Mais la nuance ne semble pas avoir apaisé l’ire de Jean-Luc Mélenchon qui a étrillé le parti communiste, toujours au micro de franceinter, en l’accusant d’avoir maintenu sa candidature à l’élection présidentielle et d’avoir ainsi provoqué la défaite de la gauche dès le premier tour.

L’insoumis a ensuite visé «les socialistes» pour leur vote d’un moratoire dont ils n’auraient donné «ni la raison ni les délais». «Ils ont retiré le mot Nupes de l’appellation de leur groupe», s’est-il emporté. Pourtant, le parti socialiste s’était expliqué dans un communiqué, en pointant notamment du doigt «la conflictualisation permanente» de La France insoumise.

«Quant aux verts», a finalement avancé Jean-Luc Mélenchon, «ils ont décidé qu’ils interrompaient tout travail commun». D’après l’Insoumis, donc, aucune explication n’aurait été donnée lors de ces prises de décision successives. «Écoutez-moi bien, je ne sais toujours pas pourquoi pas», a-t-il tranché. Pourtant, la situation s’est progressivement détériorée au sein de l’alliance depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël. En cause : les propos et analyses controversées des Insoumis sur le conflit entre le groupe terroriste et l’État hébreux.

LFI a notamment été critiquée pour son refus de qualifier le Hamas de groupe «terroriste», au lendemain de l’attaque sanglante du 7 octobre où les combattants du groupe palestinien se sont adonnés à des pratiques d’une extrême violence en égorgeant et en éventrant des civils. La situation en interne s’était également envenimée lorsque Jean-Luc Mélenchon avait fustigé la visite de Yaël Braun-Pivet en Israël. Sur X, il avait ainsi accusé la présidente macroniste de l’Assemblée nationale de «camper à Tel-Aviv pour encourager le massacre».

Malgré ces critiques passées, l’incompréhension domine et l’Insoumis a même décidé, le 1er décembre, d’enterrer l’alliance. Avant de s’en remettre aux Français : «Cela ne peut pas être ça l’avenir de la gauche, il y a un programme partagé, il doit continuer à vivre. Comment ? (…) «Nous allons faire l’union populaire avec ceux qui veulent. Ceux qui ne veulent pas font ce qu’ils veulent, les Français trancheront.»