Victoire de prestige pour Mathieu van der Poel. Soixante-deux ans après son grand-père Raymond Poulidor, le coureur de la Alpecin-Deceuninck s’est imposé en solitaire sur la Via Roma ce samedi en fin d’après-midi après être passé à l’offensive dans les derniers hectomètres du mythique Poggio. Le Néerlandais a devancé, de quelques petites secondes, le surprenant Filippo Ganna (Ineos-Grenadiers) et son éternel rival Wout van Aert (Jumbo-Visma). Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), à l’attaque dans la dernière montée, termine au pied du podium.

Le début de course a été classique. Comme d’habitude sur la «Primavera», une échappée s’est rapidement dessinée. Neuf hommes sont partis à l’avant : Alexandr Riabushenko (Astana Qazaqstan Team), Mirco Maestri et Samuele Rivi (Eolo-Kometa), Alessandro Tonelli et Samuele Zoccarato (Green Project-Bardiani CSF-Faizanè), Negasi Haylu Abreha (Q36.5 Pro Cycling Team), Alexandre Balmer et Jan Maas (Team Jayco AlUla) et Aloïs Charrin (Tudor Pro Cycling Team). Le peloton n’a pas souhaité leur laisser beaucoup de champ. Et sous l’impulsion des équipes des principaux favoris – UAE Team Emirates, Jumbo-Visma, Alpecin-Deceuninck et Trek-Segafredo -, il est revenu progressivement pour faire la jonction au pied de la Cipressa. Dans cette montée (au 272e km ; 5,6 km à 4,1%), il ne s’est pas passé grand-chose. Mais au pied de la descente, Nils Politt (Bora-Hansgrohe) a tenté sa chance. L’Allemand, seul, n’a pas insisté et c’est un groupe de 60-70 hommes qui s’est élancé vers le Poggio (au 288e km ; 3,7 km à 3,7%).

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Dans l’ultime juge de paix, les hommes de Tadej Pogacar ont pris les choses en main. Tim Wellens a mené un rythme d’enfer…et Matteo Trentin, astucieusement, a fait la cassure pour laisser son leader, son coéquipier et six autres coureurs prendre quelques longueurs d’avance. Le récent vainqueur de Paris-Nice a attendu les forts pourcentages pour passer à l’attaque. Une offensive tranchante mais qui ne lui a pas permis de distancer Mathieu van der Poel, Filippo Gana et Wout van Aert. Le Néerlandais en a profité pour lancer un contre qui a surpris tout le monde. Un vrai coup de maître. Il a rapidement pris quelques secondes d’avance. Et dans la descente et sur le replat, malgré la coopération des trois poursuivants, le coureur de la Alpecin-Deceuninck a conservé son avantage pour remporter le troisième monument de sa carrière après avoir levé les bras sur le Tour des Flandres à deux reprises (en 2020 et 2022).

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Plusieurs Français pouvaient espérer se mêler à la victoire ou obtenir une belle place à l’arrivée. Mais ce samedi, ils ont été un peu en dedans. À commencer par Julian Alaphilippe (Soudal-Quick Step, 11e), vainqueur de l’épreuve en 2019 et cité parmi les favoris ; il faut dire que le puncheur a chuté dans la descente au sommet du Turchino et a dû faire une petite poursuite pour revenir dans le peloton. Benoît Cosnefroy (AG2R Citroën Team, 22e) était à l’avant dans le Poggio mais il n’a pas pu prendre les roues des tout meilleurs. Christophe Laporte (Jumbo-Visma, 13e), lui, s’est mué en coéquipier de luxe de Wout van Aert. Le premier Tricolore est Anthony Turgis (Total Energies) qui prend la neuvième place de la course, un an après avoir terminé à la deuxième position.

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