Florence Débarre, chercheuse en biologie évolutive au CNRS, affirme avoir «trouvé ces choses nouvelles un peu par hasard, sans comprendre tout de suite qu’il y avait des données brutes», auprès de nos confrères du Parisien . Alors qu’elle cherchait des informations sur le marché chinois de Wuhan, qui pourrait être le point de départ de la pandémie de Covid-19, sur la base de données GISAID (Global Initiative on Sharing Avian Influenza Data, une initiative de partage de données sur la grippe aviaire utilisée également durant la pandémie de Covid-19, NDLR), la scientifique s’intéresse à certains échantillons de Covid disséqués.

Ces données relient le virus à… des chiens viverrins, un animal sauvage qui ressemble à un grand raton laveur. Elles ont ensuite été partagées avec des scientifiques à travers le monde qui, grâce au décalage horaire, ont pu travailler pratiquement en continu. «C’était un travail d’équipe», abonde la Française. D’après leurs recherches, plusieurs échantillons positifs au Covid-19 contiennent à leur tour de l’ADN de chiens viverrins. «Dans les données, on trouve aussi du poisson, du poulet, du bœuf… Mais ce ne sont pas des animaux intermédiaires identifiés dans la transmission du virus aux humains, alors que les chiens viverrins le sont», souligne Florence Débarre.

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Si, pour l’heure, il est impossible d’affirmer que ces animaux ont transmis le virus à des humaines à la fin de l’année 2019, ces données «apportent surtout la preuve expérimentale qu’il y avait bien sur ce marché des chiens viverrins, qui font partie des suspects importants», décrypte Étienne Decroly, directeur de recherche au CNRS et spécialiste des virus émergents auprès du Parisien.

Jusqu’à présent, le pangolin et la chauve-souris ont été suspectés d’avoir transmis le Covid aux humains, et donc d’être la cause de la pandémie mondiale qui a mis le monde à l’arrêt pendant deux ans. Néanmoins, le FBI américain, ainsi que le ministère américain de l’Énergie affirment que la pandémie de Covid-19 a « très probablement » été provoquée par une fuite de laboratoire, selon un rapport classifié de la Direction nationale du renseignement, récemment fourni à la Maison-Blanche et aux principaux membres du Congrès.