Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, en est certain : «il n’y aura pas de majorité pour faire tomber le gouvernement», malgré le dépôt de plusieurs motions de censure. Auprès du Parisien , le ministre interroge : «La réforme des retraites vaut-elle, oui ou non, la chute du gouvernement et le désordre politique ? La réponse est clairement non». Il a tenu à rappeler que «le 49.3 est un outil démocratique, inscrit dans notre Constitution» et que «nous devons progressivement, pour ceux qui le peuvent, travailler davantage» pour financer «notre modèle social parmi les plus généreux au monde».

Bruno Le Maire a défendu l’utilisation de l’article 49-3 pour faire adopter la réforme des retraites: «On ne joue pas à pile ou face une réforme aussi décisive pour notre nation. Nous avons une majorité relative. Chacun sait que nous comptions logiquement sur les voix du groupe LR, qui a été élu sur un projet de report à 65 ans de l’âge légal de départ à la retraite : la moitié nous a fait défaut, pour des raisons incompréhensibles».

Bien qu’issu lui-même des Républicains (il a même été candidat à la primaire du parti en 2016, NDLR), il ne reconnaît plus ses anciens compagnons. «Espérons que Les Républicains retrouvent leurs esprits. Un certain nombre des députés et sénateurs LR ont fait preuve de courage et de cohérence, comme Bruno Retailleau, Éric Ciotti, et tous ceux qui les ont suivis. D’autres se sont égarés, ont perdu tous leurs repères». Aux Républicains, il demande de travailler «texte par texte, projet par projet, au service du renforcement de notre nation».

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Quant aux mentions de censures déposées, il s’insurge : «Arrêtons avec le bal des hypocrites. Liot (un groupe centriste, NDLR), qui tend la main à la Nupes (une alliance de la gauche et de l’extrême gauche, NDLR) et au RN pour faire tomber le gouvernement : quelle hypocrisie !», qualifiant même cette alliance «d’attelage clownesque». «Des députés LR qui réclament à cor et à cri le rétablissement des finances publiques mais qui déposent sans vergogne des amendements à plusieurs milliards d’euros : quelle hypocrisie encore ! Quel manque de courage !», a-t-il dénoncé.