Lorsque Karim Benzema a dû renoncer au Mondial au Qatar, c’est Marcus Thuram (4 capes) que Didier Deschamps a appelé pour suppléer le Madrilène sur le front de l’attaque. Bis repetita quand Christopher Nkunku s’est blessé à l’entraînement à quelques jours du début de la compétition, le sélectionneur a fait appel à Randal Kolo Muani (2). Cette cascade de forfaits aurait pu profiter à Moussa Diaby (8), qui a attendu, en vain, son tour. Même des joueurs qui évoluent à son poste comme Kingsley Coman et Ousmane Dembélé, souvent en proie à des pépins physiques, étaient sur pied et en pleine forme pour disputer le Mondial.
Cette absence peut paraître injuste pour un élément qui a été de toutes les listes du sélectionneur depuis l’Euro 2020. Seule exception, le rassemblement de septembre 2022, le dernier avant la Coupe du Monde. Un mauvais signal pour l’ailier du Bayer Leverkusen qui savait son statut en Bleus encore fragile. “Le plus difficile, c’est de rester en Equipe de France, pas d’y arriver. Je fais en sorte d’y rester le plus longtemps possible. Il faudra que je sois dans la liste pour la Ligue des Nations pour pourquoi pas rêver ensuite d’être sur celle pour la Coupe du monde” déclarait le joueur de 23 ans à l’AFP en août 2022.
Car l’aventure de l’ancien parisien avec les Bleus est pour le moment assez contrastée. Cadre des Espoirs depuis 2019, il a connu cinq rassemblements avec les A depuis septembre 2021 pour un total de 8 capes et 3 titularisations. La première sélection a lieu à la Meinau pour une rencontre face à la Bosnie-Herzégovine (1-1) où il entre dans le temps additionnel et sa première apparition dans le 11 de départ de Didier Deschamps intervient deux mois plus tard lors d’un déplacement dans le froid d’Helsinki (le 16 novembre, victoire 2-0). Entre-temps, il glane son premier titre international sans jouer avec la Nations League 2021 remportée aux dépens de l’Espagne (2-1).
Si Moussa Diaby est dans les petits papiers de Didier Deschamps, c’est qu’il performe en Allemagne et que son profil lui plaît. Le sélectionneur considère “qu’il peut jouer des deux côtés, avec cette capacité à avoir un volume très intéressant et une justesse technique”. Depuis son départ du PSG à l’été 2019, il s’est parfaitement acclimaté à la Bundesliga ou les caractéristiques du championnat correspondent à ses qualités. Joueur supersonique, il a d’ailleurs été flashé à 36,52 km/h cette saison, ce qui fait de lui le troisième joueur le plus rapide de l’histoire de la Bundesliga, il fait preuve de maturité dans son jeu. Le natif de Paris allie altruisme et efficacité et ses statistiques en témoignent : 46 buts et 41 passes décisives en 157 matchs avec le club allemand. En sélection, son temps de jeu reste cependant sporadique.
Un profil explosif que peu de joueurs offrent à Didier Deschamps. L’ailier d’1,70 m, qu’avait titularisé le sélectionneur en juin dernier à deux reprises (matchs nuls contre la Croatie et l’Autriche) n’a pas vraiment su saisir cette opportunité pour marquer des points. Muet avec les Bleus, il compte une passe décisive à son actif, adressée à Kylian Mbappé dans la démonstration face au Kazakhstan 8-0 (en novembre 2021). Aujourd’hui, et avant de probablement quitter l’Allemagne cet été pour un transfert dans un grand club européen, Moussa Diaby peut compter sur les matchs face aux Pays-Bas et l’Irlande pour s’affirmer définitivement en Équipe de France.