Carlos Alcaraz, qui peut redevenir N.1 mondial en cas de titre, et Daniil Medvedev, en quête d’un quatrième trophée d’affilée en cinq semaines, ont pris rendez-vous en finale d’Indian Wells, confirmant qu’ils sont les cadors du moment, en l’absence de Novak DJokovic.
L’Espagnol de 19 ans (2e) a battu avec autorité 7-6 (7/4), 6-3 l’Italien Jannik Sinner (13e), pour leurs retrouvailles, six mois après leur duel homérique qui avait tourné en sa faveur en quart de finale à Flushing Meadows. Plus tôt, le Russe de 27 ans (6e), avait logiquement écarté 7-5, 7-6 (7/4) l’Américain Frances Tiafoe (16e), sans jamais flancher, malgré sept balles de matches manquées.
Ce duel au soleil, dans le désert californien, entre les deux derniers vainqueurs de l’US Open, s’annonce bien indécis, tant ils affichent une forme resplendissante depuis plusieurs semaines.
Alcaraz, qui remporta son premier sacre majeur à New York l’an passé, devenant à 18 ans le plus jeune joueur de l’histoire à monter sur le trône de l’ATP, a dû se remettre d’une blessure à une cuisse contractée en janvier. Pour son retour, il s’est imposé à Buenos Aires et n’a cédé qu’en finale ensuite à Rio De Janeiro, contre le Britannique Cameron Norrie.
Medvedev, lui, est invaincu depuis 19 matches, fort de titres glanés à Rotterdam, Doha et Dubaï. Le dernier à avoir atteint quatre finales en cinq semaines est Andy Murray, en 2016. Et le dernier à en gagner cinq en autant de semaines, est Ivan Lendl en 1981. Preuve qu’après une saison 2022 en dedans, son niveau de jeu se rapproche de celui qui lui avait permis de triompher à l’US Open en 2021.
«Je suis ambitieux. Je veux jouer contre les meilleurs joueurs du monde. Car pour être le meilleur, il faut battre les meilleurs. Et je crois que Daniil est le meilleur joueur en ce moment», a résumé Alcaraz.
L’Espagnol et le Russe ne se sont rencontrés qu’une fois, au 2e tour de Wimbledon en 2021. Et le second avait écrasé le premier. Mais en deux ans beaucoup de choses ont changé, avec l’éclosion du prodige de Murcie…
«Cette victoire compte, certes, dans nos face-à-face. Mais Carlos n’était pas le même joueur qu’aujourd’hui. D’une certaine manière, ce sera comme un premier match, à tous points de vue tactique, physique, tennistique», a tempéré Medvedev.
Et de couvrir d’éloge son futur adversaire: «il est extraordinaire, il a des aptitudes incroyables. C’est difficile de le comparer à qui que ce soit.. Peut-être à Rafa (Nadal), mais Rafa est gaucher… Quand il tape en coup droit, c’est très impressionnant. Je crois que personne ne peut frapper aussi fort et avec autant de lift. C’est pour cela qu’il a été N.1 mondial».
Le Russe de 27 ans, qui a précédé l’Espagnol sur le toit du tennis mondial durant quelques semaines l’an passé, a évidemment des arguments à faire valoir, avec sa science du jeu et sa capacité renvoyer toutes les balles – «c’est un mur», synthétise Alcaraz admiratif -. D’autant qu’il semble en pleine possession de ses moyens, malgré une cheville tordue, lors du 8e de finale remporté contre l’Allemand Alexander Zverev, après plus de trois heures de lutte intense.
«Je joue de mieux en mieux. Je dirais même que c’est après m’être fait mal que j’ai commencé à mieux jouer sur ce court, alors que ce ne sont pas mes conditions de jeu préférées. Mais quand on est en finale, on ne peut pas se plaindre», a souri Medvedev, qui s’était aussi entaillé le pouce droit en quarts, en battant l’Espagnol Alejandro Davidovich.
Sa confiance est d’autant plus grande, qu’il parvient enfin à jouer son meilleur tennis dans ce tournoi, où il n’avait jamais encore dépassé les 8e. En dépit des bobos, donc, et de la lenteur des courts, qu’il a vertement fustigée en début de compétition, quand il en était encore à prendre ses marques.
Alcaraz, qui atteint aussi la finale de l’épreuve pour la première fois, s’attend à un combat de tous les instants. «Il va falloir jouer à un très haut niveau, en pensant que ça va être la guerre. Je devrai tout faire… parfaitement».