«Pour éclairer la forêt, la floraison d’un seul iris suffit», peut-on lire dans la 40e aventure des irréductibles Gaulois. Attendu pour le 26 octobre, le nouvel album d’Astérix et Obélix est, pour la première fois, scénarisé par Fabcaro et porte sur le développement personnel et la «pensée positive». Jean-Yves Ferri, devenu l’un des «pères» de l’irréductible Gaulois avec le dessinateur Didier Conrad, confie au Journal Du Dimanche. «Il s’agit d’un album « voyage », puisque la dernière aventure se passait au village. Astérix et Obélix partiront pour une destination inédite (…). Ce pays n’existe pas vraiment aujourd’hui en tant que tel», a indiqué le scénariste à l’hebdomadaire français. «Chaque album est un petit pas pour amener un peu de neuf. Et Obélix continue sa lente évolution psychologique», a-t-il ajouté.

Il y sera donc question de développement personnel pour les Gaulois mais aussi pour les Romains. César serait apparemment persuadé qu’en apprenant à être positifs, ses soldats pourraient devenir de meilleurs guerriers. L’Iris Blanc est le symbole de cette pensée à laquelle souscrit pleinement Bonemine.

Interrogé sur s’il pouvait encore jouer sur les clichés du pays visité, comme avait l’habitude le faire cette BD, le scénariste a admis que la tâche était devenue plus compliquée. «Dans les années 1960, Albert Uderzo et René Goscinny pouvaient rire des étrangers, caricaturer les Anglais avec leurs grandes dents, les Grecs avec leur profil grec. L’ambiance était bon enfant. Aujourd’hui, il faut presque un dictionnaire sur son bureau pour savoir sur quoi on a le droit de plaisanter ou non», a-t-il dit.

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«Jouer avec les clichés fait partie des codes d’Astérix. Mais ça ne me gêne pas de m’en éloigner un peu. J’ai la chance que mon humour personnel ne me porte pas vers des caricatures trop frontales. Dans La Fille de Vercingétorix, j’ai atténué la manière de faire parler les ados, par exemple», a poursuivi le scénariste. Ce 38e album d’Astérix et Obélix a été le livre le plus vendu en France en 2019. Deux ans plus tard, en 2021, Astérix et le Griffon réussissait la même prouesse en s’écoulant à plus d’un million d’exemplaires.

Depuis 2013, les héros imaginés il y a soixante et un ans par René Goscinny et Albert Uderzo (décédés respectivement en novembre 1977 et en mars 2022) alternent entre une aventure au village et un voyage. «Il était tentant de parler du coronavirus qui touche le monde entier , mais j’ai laissé ça de côté. L’épidémie, c’est un sujet triste, plein d’anxiété. Il vaut mieux rire d’autre chose et souhaiter qu’à la sortie de l’album on ait enfin tourné la page, a encore souligné Jean-Yves Ferri. Malgré tout, vous trouverez peut-être une allusion à une potion qui ressemblerait à un vaccin ou quelques petits clins d’œil».

Questionné sur s’il avait pu échanger avec Uderzo sur cet album avant sa disparition, il a indiqué qu’«il a pu prendre connaissance du nouveau thème». «Il approuvait l’histoire, il nous encourageait. Contrairement à ce qu’on peut croire, Albert n’était pas sur notre dos à tout contrôler».