Les files d’attente devant les stations essence sont-elles de retour ? Cinq mois après les grèves dans les raffineries françaises, un nouveau conflit social perturbe l’approvisionnement à la pompe. En cause : la paralysie de ces mêmes raffineries par la CGT-Chimie pour s’opposer à la réforme des retraites. Depuis le 7 mars dernier, plus aucun carburant ne sort de ces lieux de production. La conséquence est pour le moment peu visible à la pompe : 5,4% des stations-service du pays ne disposent pas, à cette heure, soit d’essence (SP 98, SP95, E10), soit de diesel, selon Fig Data.
À l’instar d’octobre dernier, les difficultés varient fortement en fonction de votre département. Dans les Bouches-du-Rhône, près de 49% des lieux de distribution sont en rupture totale ou partielle. Les territoires voisins du Gard (26,2%) comme du Vaucluse (24,8%) sont aussi touchés. La préfecture de ce dernier département vient d’annoncer la limitation des ventes de carburants jusqu’à jeudi inclus. En tout, ce sont 11 départements qui comptaient hier à 13h au moins 10% de stations-service «en difficulté».
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Néanmoins, TotalEnergies, qui opère plus de la moitié des raffineries et un tiers des stations-service du pays, rappelle que ses principaux stocks se trouvent à un «niveau élevé» et que ses «équipes sont mobilisées pour faire face à une demande qui pourrait être plus soutenue que d’habitude». Par ailleurs, seuls quelques dépôts, sur les 200 que compte l’Hexagone, sont bloqués, à Ambès (Gironde) comme à Donges (Loire-Atlantique).
Côté prix, le mouvement de blocage des raffineries a provoqué un léger sursaut. L’essence a ainsi augmenté de deux centimes cette semaine, le litre de SP98 se stabilisant légèrement sous les deux euros, à 1,99€. C’est cependant dix centimes de plus qu’au début de l’année, sous l’effet de la fin des ristournes accordées par le gouvernement et par TotalÉnergies. Le gazole, lui aussi, s’est renchéri cette semaine mais toujours sous son niveau de janvier 2023. Il coûtait en moyenne vendredi 1,85€ par litre.
Méthodologie : Pour les chiffres nationaux ou régionaux, nous avons utilisé les données publiques disponibles sur prix-carburants.gouv.fr (fichiers annuels), qui centralise les données déclaratives des stations-service. Ne sont prises en compte que les stations-service de France métropolitaine qui vendent plus de 500m3 de produits pétroliers par an, en écartant le E85 et le GPL, beaucoup moins utilisés.
Nous avons considéré qu’une station distribue habituellement un carburant si elle déclare au moins une rupture ou une variation de prix en 2023 sur ce carburant. Comme le ministère de la Transition énergétique, nous avons considéré qu’un lieu d’approvisionnement n’est pas en rupture d’essence si elle est toujours alimentée par au moins un des trois types de ce carburant : SP-98, SP-95 et E10.
Une station est considérée « en difficulté » si :
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