En décembre 2020, d’anciens joueurs de rugby ont lancé avec une procédure contre World Rugby et les fédérations anglaise (RFU) et galloise (WRU). Une action collective qui rassemble désormais 230 joueurs professionnels et semi-professionnels, qui ont été diagnostiqués comme souffrant de problèmes cérébraux. Parmi eux, des joueurs emblématiques comme l’ancien pilier des All Blacks, Carl Hayman, l’ancien capitaine du pays de Galles, Ryan Jones, ou le talonneur anglais champion du monde en 2003, Steve Thompson.

Ce dernier, qui a notamment porté les couleurs du CA Brive entre 2007 et 2010, a annoncé dans les colonnes du Daily Mail qu’il souhaitait donner son cerveau à la science. «Je veux juste que les choses changent, explique-t-il. Le rugby a besoin de faire face à ses problèmes pour mieux les comprendre. Il y a une crise. Je suis foutu mais ça ne doit pas arriver à un autre.» Aujourd’hui âge de 43 ans, l’ancien talonneur a révélé il y a 16 mois qu’il souffrait de démence précoce.

Son témoignage est glaçant. «Je n’aimais pas ce jeu. C’était un travail. Mais je n’ai jamais aimé ça et je n’ai eu aucun problème à m’en aller et à faire d’autres boulots après ma retraite en 2011. J’ai adoré être dans une équipe, avoir cette famille, mais pas le rugby lui-même», lâche-t-il.

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Et l’ancien joueur de Northampton (1998-2006) d’ajouter : «J’ai été mis sous surveillance suicide il y a peu de temps. Il y a quelques semaines, j’étais à la gare dans tous mes états. Mon médecin suggère certaines choses pour m’aider à garder la tête froide, comme me vaporiser du parfum de Steph (son épouse) ou regarder des photos des enfants. Ce jour-là, j’ai juste pensé « putain », il y a un train rapide qui passe sans s’arrêter. En fait, c’est passé avant que j’arrive. Je me suis assis sur le suivant et j’ai juste pleuré. Je me surprends parfois à penser que la chose la moins égoïste à faire est de me tuer…»