Au Stade Français, la vie n’est jamais un long fleuve tranquille. C’est même gravé dans l’ADN des Parisiens. Mais avouons que, pour célébrer (avec un peu d’avance) le 140e anniversaire du club créé le 13 décembre 1883 par six étudiants au restaurant le Procope, il y avait mieux qu’une soirée mouvementée. Samedi dernier, après la défaite (30-6) contre la Section Paloise, huit joueurs et deux membres du staff sont passés outre l’interdiction du duo Labit-Ghezal pour une sortie arrosée à Pau. Une soirée qui a dégénéré, un joueur parisien (le troisième-ligne Giovanni Habel-Kuffner selon certains médias) ayant frappé au visage un membre du staff de la Section.

Ces événements ont, évidemment, plongé le club dans la tourmente. Sanctions à venir en début de semaine, pouvant aller jusqu’au licenciement pour l’auteur du coup de poing. Le propriétaire du Stade Français, Hans Peter Wild, en voyage aux États-Unis, est en effet attendu à Paris ce dimanche pour assister au Clasico contre le Stade Toulousain. Et il a fait part de son souhait d’entendre les fautifs lundi avant de décider du barème des mesures disciplinaires. Mais il a déjà fait savoir à quel point il était mécontent de ce dérapage…

Présent en conférence de presse vendredi, le nouveau manager général du club parisien en a profité pour esquiver le sujet, se contentant du minimum. «Comme toute organisation, il y a des règles, il y a un cadre et on se doit de respecter l’institution, le groupe et l’équipe. C’est quelque chose qu’on va régler en interne.» Il espère cependant que ses joueurs vont avoir à cœur de se faire pardonner leurs écarts dimanche soir face aux champions de France.

«On retrouve notre public, on a envie de se racheter et de montrer notre vrai niveau», a posé l’ancien entraîneur de l’attaque du XV de France. Avant d’énumérer les multiples motivations qui doivent animer ses joueurs. «On a besoin de retrouver la victoire après la défaite chez nous dans le derby (face au Racing 92), puis celle à Pau. Ensuite, c’est un match pour les 140 ans du club. C’est important aussi. Il faut respecter l’histoire et s’en inspirer. Le Stade Français est un club qui a beaucoup gagné. Il s’agit donc d’avoir la bonne attitude, le bon comportement. Montrer qu’on joue dans ce club pour les bonnes raisons, à savoir avoir l’esprit de compétition. C’est également une dernière sortie avant de retrouver la Champions Cup dans huit jours. Et, enfin, quand tu reçois le Stade Toulousain, c’est toujours un match très particulier.»

Il aurait pu ajouter que ses joueurs se doivent de l’emporter après avoir, de l’aveu de l’un d’entre eux, «déconné à Pau». Les Soldats roses ont vidé leur sac cette semaine et se sont promis de sortir plus forts de cet épisode navrant. Une réaction redoutée par les Toulousains. «On sait tous comment ça se passe quand il y a des choses comme ça qui sortent: le groupe ne peut compter que sur lui-même et se resserre forcément», a prévenu l’arrière international Thomas Ramos. «Ce genre d’événements peut créer un supplément d’âme. On s’attend à un match avec de l’engagement maximal», a prolongé l’entraîneur-adjoint Jean Bouilhou. Qui connaît la stat. Les Rouge et Noir ne se sont plus imposés à Paris depuis mars 2019.