Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a plaidé pour un assouplissement des conditions d’octroi de prêts immobiliers, dans une interview au Parisien mise en ligne samedi soir, deux jours avant une réunion du Haut conseil de stabilité financière (HCSF) prévue lundi. «Oui», il faut modifier encore les conditions d’emprunt, a indiqué le ministre. «Nous étudierons des nouvelles mesures pour assouplir davantage les conditions d’octroi des crédits», a-t-il dit.

«Je souhaite aussi que nous mettions en place une procédure à l’amiable, entre l’emprunteur et le banquier, lorsque ce dernier refuse un prêt immobilier. Cette procédure doit permettre d’aider à comprendre pourquoi le prêt a été refusé et éventuellement, si la situation de l’emprunteur le permet, conduire à une révision de la décision», a indiqué Bruno Le Maire. Le crédit immobilier est un sujet sensible dans le contexte actuel d’inflation, qui complique l’accès au marché immobilier de nombre de foyers.

Les règles de l’octroi de prêts immobiliers, notamment leur durée et leur poids par rapport au revenu des emprunteurs, sont revues chaque trimestre par le Haut Conseil de stabilité financière, une instance présidée par le ministre de l’Économie et dans laquelle siège le gouverneur de la Banque de France. Lors de la prochaine réunion du HSCF lundi, il y sera étudié «d’éventuels nouveaux ajustements techniques, sous réserve qu’ils n’entraînent pas de hausse du risque de surendettement», avait prévenu le 17 novembre le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau.

Le gouverneur a appelé il y a une dizaine de jours les acteurs du crédit immobilier à bien respecter les normes mises en place par le HCSF, un message à l’adresse des courtiers comme des banques. «Il est souhaitable que l’offre de crédits bancaires reparte maintenant progressivement, mais sans risquer de surendetter les ménages: attention aux suggestions d’oublier les normes de bon sens du HCSF», avait dit François Villeroy de Galhau dans une interview au Républicain Lorrain le 22 novembre.

Il a souligné récemment «la progression continue et singulière de l’endettement des ménages», ainsi que «la dérive marquée des durées de prêts et de la charge de remboursement», lors de la conférence annuelle de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) en novembre. Des courtiers appellent, eux, à «faire sauter le verrou» du taux d’endettement maximal, à 35% des revenus.