Au lendemain de l’attaque terroriste au couteau au cœur de la capitale, les réactions politiques continuent d’abonder. Un touriste de nationalité germano-philippine a été tué au cri d’«Allah Akbar» dans le 15e arrondissement de Paris, alors que deux autres personnes, l’une Britannique et l’autre Française, ont été blessées. La compagne de la victime décédée est pour sa part «choquée», selon les mots de Gérald Darmanin qui s’est rendu sur place samedi soir.

En déplacement au Qatar, le président de la République Emmanuel Macron a adressé «toutes [ses] condoléances à la famille et aux proches du ressortissant allemand décédé ce soir lors de l’attaque terroriste (…) [Je] pense avec émotion aux personnes actuellement blessées et prises en charge. Mes plus sincères remerciements aux forces de secours qui ont permis d’interpeller un suspect avec célérité.» Le parquet national antiterroriste, saisi de l’affaire, «aura la charge de faire toute la lumière sur cette affaire pour que justice soit rendue au nom du peuple Français», a ajouté le chef de l’État.

«Nous ne céderons rien face au terrorisme», a affirmé la première ministre Elisabeth Borne sur X. «Mes pensées vont à la victime, aux blessés et à leurs proches. Je salue le courage et le professionnalisme de nos forces de l’ordre et nos services de secours mobilisés», a encore écrit la chef du gouvernement.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, venu sur les lieux, a félicité les forces de l’ordre pour leur courage et leur sang-froid au moment de maîtriser l’assaillant à coups de taser. «Paris est en deuil», a pour sa part écrit sur le réseau social Clément Beaune, le ministre des Transports, qui a exprimé ses «pensées et solidarité pour les familles et les proches des victimes».

Côté majorité, la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a déploré qu’«encore une fois le terrorisme frappe sur notre sol», avant d’inviter les Français à l’unité «pour lutter contre ceux qui attaquent nos valeurs».

À droite, l’heure était également à la compassion et aux remerciements. Le maire de Nice Christian Estrosi a ainsi partagé son soutien aux victimes et a tenu à féliciter les forces de l’ordre. L’ex-candidate à la présidentielle et actuelle présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse a également tenu à saluer «la réactivité des forces de l’ordre».

Si la veille, le président des Républicains Éric Ciotti avait également manifesté son soutien aux victimes et félicité les forces de l’ordre, il s’est montré ce matin bien plus indigné : «L’assaillant qui a causé la mort d’un touriste et qui a fait deux blessés à Paris est un individu radicalisé, fiché S et déjà condamné pour des faits liés au terrorisme. Une nouvelle fois, cet islamiste était connu !», s’est-il ainsi insurgé sur X. «Le terrorisme islamiste continue de tuer en France, ne soyons plus naïfs !», a-t-il avancé.

À lire aussiAttaque meurtrière à Paris : qui est l’assaillant Armand Rajabpour-Miyandoab ?

Plus à droite, l’heure était déjà à la remise en question du système judiciaire français. Jordan Bardella s’est ainsi montré plus incisif. Après avoir évoqué avec précaution «ce qui est vraisemblablement une attaque meurtrière aux motivations islamistes», le président du RN a laissé entendre que les citoyens étaient mis en danger par trop de laxisme. «Demain matin, les Français se demanderont comment un homme fiché, déjà condamné pour avoir planifié un attentat, cas psychiatrique notoire, dans le contexte actuel, ait pu se promener librement et armé un samedi soir dans les rues de Paris», a-t-il ainsi dénoncé sur X.

«Encore la mort sur notre sol. Encore ce cri d’«Allah Akbar». Encore un fiché S. Encore des familles brisées. Aujourd’hui, marcher sous la Tour Eiffel, dans le cœur de Paris, c’est prendre le risque de mourir. Qu’ont-ils fait de notre pays ?» s’est de son côté indigné Éric Zemmour, le président de Reconquête!

À gauche, les réactions ont été bien plus tardives. Fabien Roussel, secrétaire nationale du PCF, a réagi ce dimanche matin sur X en évoquant un «horrible acte terroriste à Paris». «Félicitations aux policiers et aux secours pour leur réactivité», a-t-il ajouté. Avant de trancher : «Soyons fermes avec leurs auteurs et ceux qui les encouragent». Olivier Faure, chef de file des socialistes, a également tenu à s’exprimer ce dimanche : «Toutes mes pensées et condoléances aux proches du touriste assassiné cette nuit à Bir Hakeim ainsi qu’aux proches des blessés. Toute ma reconnaissance aux policiers qui ont interpellé le terroriste», a-t-il affirmé sur X.

L’écologiste Sandrine Rousseau a relégué la question «politique» pour insister sur le sujet «psychiatrique» : «Sans nier le fondement politique de cet acte il y a aussi un sujet psychiatrique et, derrière, la question de la manière dont les personnes avec des affections psy sont suivies», a-t-elle ainsi écrit sur X, sans mentionner le terme de «terrorisme».

Le socialiste adjoint à la Maire de Paris Emmanuel Grégoire s’était pour sa part exprimé dès samedi soir en partageant ses «pensées pour les victimes», tout comme Clémentine Autain, députée de la France insoumise, qui avait affirmé sur X: «Horreur. Horreur. Horreur. Mon empathie totale pour les proches de la victime assassinée et des blessés.»