Dans certaines grandes villes, l’essor anarchique des trottinettes électriques a pu irriter piétons et autres automobilistes. Faisant lui aussi le constat que «la régulation est parfois insuffisante» et qu’«à force d’incivilités et d’accidents, elles ont rendu le développement de ces nouvelles mobilités parfois chaotiques aux yeux de nos concitoyens», Clément Beaune a présenté ce mercredi un plan national «pour mieux réguler les trottinettes électriques». Il est le fruit d’un «travail de concertation avec l’ensemble des parties prenantes» engagé depuis plusieurs mois, selon les mots du ministre délégué en charge des Transports.
Âge minimum relevé, amendes multipliées par quatre, création d’un Observatoire de la «micromobilité»… Le Figaro revient en détail sur ce que contient le plan annoncé par Clément Beaune, à quelques jours du vote à Paris, prévu dimanche, sur le maintien ou l’interdiction des trottinettes en libre-service dans la capitale.
Désormais, il faudra avoir au minimum 14 ans pour utiliser une trottinette électrique, contre 12 ans jusque-là. «Le jeune âge des conducteurs et leur inexpérience sont des facteurs de risque majeurs», pointe en effet le ministère des Transports.
Le gouvernement a également décidé de renforcer la répression contre les comportements dangereux à trottinette. Les amendes seront ainsi augmentées de 35 à 135 euros pour les circulations à deux sur un engin ou encore pour la circulation sur des voies interdites aux trottinettes électriques.
Pour améliorer la visibilité des trottinettes sur la voie publique, le déploiement de feux stop ou de clignotants sur ces engins sera généralisé, indique le ministère des Transports.
Le plan du ministère des Transports prévoit également la création d’un Observatoire national de la micromobilité, qui «aura pour but de produire des connaissances sur l’usage des trottinettes électriques en France, leur accidentologie et leur impact environnemental». Il associera notamment «les représentants des acteurs de la micromobilité et les collectivités».
Les opérateurs de trottinettes en libre-service se sont également engagés à respecter certaines règles, via la signature d’une charte. Notamment à améliorer leur politique de vérification obligatoire et renforcée de l’âge des utilisateurs, à brider automatiquement la vitesse des trottinettes dans les zones piétonnes ou d’autres espaces jugés «sensibles», à interdire le stationnement des trottinettes en dehors d’emplacements dédiés, «grâce à la localisation GPS de chaque véhicule», ou encore à ajouter un système de double-béquille pour «assurer une meilleure stabilité lors du stationnement».
Côté environnemental, ils ont promis d’allonger la durée de vie des trottinettes et de déployer des véhicules conçus pour une durée de vie de plus de 5 ans, ou encore de recycler les véhicules et batteries dans les filières adaptées en France.
Le plan ne prévoit pas l’instauration du port du casque obligatoire. «La réflexion reste ouverte : pour le moment, nous avons fait le choix de ne pas l’imposer mais il est fortement recommandé et nos campagnes de communication vont le répéter», a indiqué mercredi Clément Beaune dans un entretien à 20 Minutes.
Dans la charte d’engagements signée par les opérateurs de trottinettes en libre-service, figure en outre l’engagement de déployer des «fonctionnalités visant à encourager les comportements responsables : incitation au port du casque, lutte contre la conduite en état d’ivresse».
Pour améliorer la prévention, le gouvernement va lancer des campagnes de communication, destinées à «sensibiliser aux règles de conduite des trottinettes électriques, rappeler les interdictions et les risques encourus, notamment dans le milieu scolaire».