Les Bourses européennes montent encore jeudi dans la lignée de leur tendance du début de semaine, des premières bonnes nouvelles sur l’inflation en zone euro prolongeant le rebond initié par la baisse des tensions sur les banques. Après trois séances de hausse, les places européennes enchaînent : vers 11H15 GMT, Londres monte de 0,94%, Francfort de 1,23% et Milan de 1,25%. Sur les quatre premières séances de la semaine, elles gagnent entre 3,1% et 4,6%.

La Bourse de Paris monte encore nettement jeudi ( 1,34%), retrouvant les 7200 points et reléguant de plus en plus au second plan les chocs de mars sur le système bancaire. L’indice vedette CAC 40 avance de 96,26 points à 7283,25 points vers 13H30. Mercredi, il avait déjà gagné 1,39%. Le CAC 40 se dirige vers son deuxième trimestre d’affilée avec un bond de plus de 10%, une première depuis 2009.

Wall Street se prépare aussi à ouvrir en hausse, autour de 0,6% selon les contrats à terme des trois principaux indices à la même heure, confirmant les nets gains de mercredi. «On peut difficilement deviner qu’il existe toujours un stress bancaire sous-jacent, qui menace l’accessibilité du crédit et d’une récession potentielle», décrit aussi Ipek Ozkardeskaya, analyste Swissquote Bank.

Avec les données à venir, l’attention va même se tourner vers le thème principal des marchés depuis plus d’un an : l’inflation, au centre des publications qui vont s’enchaîner pendant deux jours. Première bonne nouvelle pour les investisseurs : elle a connu une baisse spectaculaire au mois de mars en Espagne pour atteindre 3,3% sur un an contre 6% en février, en raison d’un recul des prix de l’électricité et des carburants, selon une estimation provisoire officielle. Sur le marché obligataire, les taux des pays européens restaient stables après avoir nettement baissé en début de séance.

Déjà, dans plusieurs régions, «le repli de l’inflation se confirme», a relevé Alexandre Baradez, analyste d’IG France. Vendredi, les données de l’inflation pour de nombreux pays européens (dont la France), pour la zone euro ainsi que pour les États-Unis (indicateur PCE) animeront la séance. En cas de rythme de hausses des prix plus fortes que prévu pour le chiffre global ou l’inflation sous-jacente (qui exclut les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie), les banquiers centraux risquent de reprendre la trajectoire de forte hausse des taux, un temps infléchi par les risques de crise bancaire.

La baisse attendue en zone euro devrait «être surtout due à un effet de base important. En effet, en mars 2022 les prix de l’énergie ont fortement grimpé suite à l’invasion russe. Ainsi, mécaniquement, les prix de l’énergie étant bien plus bas en mars 2023, l’inflation globale en glissement annuel devrait chuter» explique Christophe Boucher, directeur des investissements d’Abn Amro IS.

Les prix du pétrole évoluent en petite hausse jeudi, poussés par des signes d’augmentation de la demande venue des États-Unis, le blocage de l’approvisionnement depuis le nord de l’Irak, mais aussi par le possible déclin de l’offre russe.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai prend 0,76% à 78,88 dollars vers 11H05 GMT. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, gagne 0,95% à 73,66 dollars. L’euro prend 0,31% face au billet vert, à 1,0878 dollar. Le bitcoin grappille 0,75% à 28.605 dollars.

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