Jordan Bardella et ses proches ont pris les choses au sérieux. Le président du Rassemblement national (RN) a organisé ce lundi 4 décembre une conférence de presse intitulée «Terrorisme, islamisme : à quand la riposte ?» , moins de 48 heures après l’attaque au couteau à Paris, qui a fait un mort samedi.
La veille, à Florence en Italie, en marge du grand meeting des nationalistes européens auquel il participait, Jordan Bardella avait annoncé vouloir «relancer le débat sur la détention de sûreté». Ce lundi, au siège du RN, il a plaidé pour une «rétention de sûreté systématique pour les affaires liées au terrorisme». Une référence au dispositif qui permet de placer en centre médico-judiciaire les prévenus ayant purgé leur peine mais dont la dangerosité est jugée importante.
Une mesure qui figure dans le programme présidentiel de Marine Le Pen. La cheffe de file des députés RN, interrogée sur France Bleu, a de son côté suggéré de «déchoir de leur nationalité et d’expulser ceux qui ont commis des actes terroristes ou ceux qui sont radicalisés». Est-ce à dire que le président du RN souhaite la rétention «à vie» ? Réponse de l’intéressé : «Pourquoi pas». «À partir du moment où vous fomentez un attentat contre la France, que vous dormiez le reste de votre vie en prison, je trouve ça parfaitement sain et parfaitement normal», a-t-il fait valoir.
Jordan Bardella en a profité pour réclamer – à nouveau – la démission de Gérald Darmanin. «On a un attentat islamiste tous les trois jours (…) Quand on a un bilan comme ça, on s’en va, on remet son tablier». Interpellé après l’attaque qui a fait un mort et deux blessés, Armand Rajabpour-Miyandoab, un Franco-iranien de 26 ans, était fiché pour radicalisation islamiste et soumis à une injonction de soins impliquant un suivi psychiatrique resserré.
Interrogé sur les propos du ministre de l’Intérieur, évoquant une «défaillance psychiatrique» dans le suivi du terroriste du pont de Bir-Hakeim, le président du RN a rétorqué : «pas de défaillance psychiatrique» mais «une défaillance politique de Gérald Darmanin».