Depuis ce lundi, les médecins intérimaires à l’hôpital sont soumis à un plafond de rémunération de 1390 euros pour 24 heures. «J’ai simplement décidé d’appliquer la loi» a déclaré François Braun, ministre de la Santé, au micro de RMC. Initié en 2016 par Marisol Tourraine, ce plafonnement des salaires a été voté dans le cadre de la loi Rist de 2021. Les hôpitaux s’exposent à des poursuites judiciaires en cas de son non-respect.
Seulement, les hôpitaux craignent de ne plus arriver à recruter des médecins, dans un contexte actuel de pénurie. Des services hospitaliers, comme les urgences, seraient menacés de fermeture. «Il n’y a aucun service qui va fermer de façon «sèche» au mois d’avril, grâce à la mobilisation des établissements, des médecins et grâce à la solidarité des territoires» a néanmoins rassuré François Braun. «On a déjà des solutions pour les trois premières semaines d’avril», précise-t-il. Le Syndicat National des Médecins Remplaçants des Hôpitaux estime que 300 services sont menacés de «fermeture imminente» dès lundi. «C’est une situation d’extrême urgence, je ne doute pas que les intérimaires reviennent vers l’hôpital» a confié le ministre.
«Je n’ai rien contre les intérimaires médicales mais il y a des dérives avec des sommes astronomiques», pointe le ministre de la santé, avant d’ajouter : «C’est ce système que l’on doit condamner, pas les médecins eux-mêmes». Avec des salaires pouvant monter jusqu’à 4000 euros pour seulement 24 heures, le gouvernement entend ainsi lutter contre l’intérim «cannibale». La Fédération hospitalière de France (FHF), soutient de son côté cette loi et dénonce le coût pour les hôpitaux et les finances publiques qui a «triplé en dix ans» et a atteint 1,5 milliard d’euros. La FHF pointe également «des situations néfastes à la cohésion des équipes».
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D’un autre côté, le ministre entend «valoriser» les médecins. « Je veux revaloriser les praticiens hospitaliers dans le cadre de leur pénibilité et de leur carrière» a-t-il déclaré. Le ministre assure avoir prix des mesures «en ce sens» et discuter avec les «syndicats des médecins hospitaliers». «Nous devons passer ce cap pour reconstruire correctement notre système de santé» a-t-il conclu.