Alors que la Transat Jacques Vabre en double s’est terminée à la mi-novembre, il est maintenant temps pour certains skippers de faire le chemin inverse en solitaire sur leur monocoque Imoca. C’est le but de la transatlantique «Retour à la base», qui s’est élancée le 30 novembre de Fort-de-France.

Engagé dans cette épreuve, le skipper Antoine Cornic ne pensait probablement pas vivre un tel calvaire. À bord de son monocoque «Human Immobilier», il doit cohabiter avec la maladie de la dengue. Il s’agit d’une infection virale transmise par les moustiques, qui provoque de la fièvre et une forte fatigue. Pas l’idéal pour une personne qui souhaite traverser l’océan.

Dans une vidéo qu’il a publiée sur YouTube, le navigateur a commenté l’épreuve qu’il subit, et qui a commencé dans la nuit de vendredi à samedi : «Je suis extrêmement fatigué, j’ai beaucoup de fièvre, des courbatures partout, je transpire, donc tout devient compliqué au niveau des manœuvres, Je n’ai pas très faim. Je vais essayer de dormir, parce que là, c’est assez dur, en espérant que ça passe assez vite», a-t-il décrit.

Avant de s’attarder sur les difficultés qu’il traverse :«Ce n’est pas compliqué, je suis anéanti physiquement. Je ne peux pas déplacer une voile. Hier, une manœuvre de 10 minutes m’en a pris 40 et j’ai dormi 6 heures après. Je suis triste, car je ne peux plus lutter. J’avais emmanché un bon rythme, mais là, j’ai mon cerveau qui dit à mon corps que ce n’est pas possible. Je vais voir partir mes camarades sans pouvoir lutter. J’ai la rage en moi et le plus étonnant je n’ai même plus la force de crier pour l’évacuer. (…) Le fait d’arriver à boire est déjà énorme. Quelle expérience. Ma cigogne va me ramener, j’en suis sûr, moins bien placé que ce que j’imaginais, mais on va rentrer. Ce message m’a pris 2 heures, j’ai mal aux yeux… J’embrasse la mer pour vous », a-t-il conclu. Il est pour l’instant 28e et doit encore parcourir 2.500 milles avant d’arriver à destination.