Des professionnels du tourisme en France ont déclaré samedi s’attendre à une bonne saison touristique en dépit de l’inflation, au moment où plusieurs sites et parcs d’attractions ouvrent leurs portes à l’occasion du week-end pascal. «Je ne serais pas étonné qu’on fasse mieux que l’année 2019 en revenus, qui était une année record», a déclaré sur France Inter Jean-François Rial, PDG du groupe Voyageurs du Monde.
«Aujourd’hui les indicateurs sont au vert. On a de très bons niveaux de réservations», a rapporté de son côté sur RMC Arnaud Bennet, président du Syndicat des espaces de loisirs, d’attractions et culturels (Snelac). «On retrouve les niveaux des meilleures années», a-t-il ajouté. Jean-François Rial a par ailleurs souligné qu’«à cause de l’inflation les revenus sont excellents», le coût des voyages vers une dizaine de «pays phares» pour Voyageurs du Monde s’étant renchéris de 15% à 20% par rapport à 2019.
Ainsi, pour les congés de printemps, qui démarrent ce samedi pour la zone A, les budgets consacrés aux vacances sont en forte hausse, selon Les Entreprises du Voyage. «Les Français qui prennent des vacances de printemps leur consacrent un budget supérieur de 29% à celui de 2019, et de 25% à celui de l’an dernier», constatent dans un communiqué cette fédération du secteur touristique. Une évolution qui «résulte de la hausse des tarifs aériens et plus globalement de celle de l’ensemble des prestations touristiques», poursuit cette organisation qui fédère 1600 agences de voyage et tour-opérateurs. Pour l’été, le nombre de réservations dépasse de 35% celui enregistré à la même date l’an dernier et de 8% celui de 2019, avant la crise sanitaire, selon Les Entreprises du Voyage.
À lire aussiLe tourisme entrevoit le bout du tunnel en Île-de-France
Pourtant, «le tourisme d’affaires a un peu plus de mal à revenir au niveau de ce qu’il était» avant la crise sanitaire et les touristes chinois restent largement absents notamment en France, explique Jean-François Rial, qui est aussi le président de l’office du tourisme de Paris. À Paris, «les derniers taux de remplissage que j’ai vus tournaient autour de 85% à 90%», indique-t-il, ajoutant qu’ils pouvaient avoir légèrement baissé en raison des images des violences et des feux de poubelles qui ont émaillé les manifestations contre la réforme des retraites. «L’impact est réel, il y a de vraies annulations, ce n’est évidemment pas bon» pour Paris et la France, estime le PDG de Voyageurs du Monde, mais en assurant que «ce sera marginal sur l’année, à moins que ça dure six mois».
Pour faire face à l’afflux de vacanciers, le secteur du tourisme reste confronté à des difficultés de recrutement, mais «globalement la situation s’est améliorée par rapport à l’année dernière», d’après Arnaud Bennet. Le président du Snelac se montre toutefois prudent : «Il faudra voir comment se déroule la saison, il y a encore des postes qui sont disponibles dans les sites», nuance-t-il, reconnaissant que la situation est toujours tendue dans la restauration et l’hôtellerie.