Électro-pop du Kenya, punk d’Argentine, funk oriental composé en Bretagne: la 45e édition des Trans Musicales de Rennes propose encore une fois un voyage à nul autre pareil sur la planète musique. Organisé par l’Association Trans Musicales (ATM), l’événement a pour objet de promouvoir le renouveau dans la musique actuelle et d’offrir une expérience culturelle.

En tout, 77 groupes sont programmés du mercredi 6 au dimanche 10 décembre dans ce festival défricheur. Certains illustrent parfaitement l’impulsion donnée par l’association à la diversité musicale.

Torero exubérant au clavier

Spectacle total en vue avec l’électro-pop de l’artiste Kabeaushé, parachuté du Kenya. «C’est un performeur (chanteur-danseur), sa musique part dans tous les sens, c’est un personnage plein de couleurs, plein de vie», explique Jean-Louis Brossard, le patron des Trans. L’artiste, accompagné d’un clavier à la tenue de torero exubérante, finit rapidement torse nu sur scène. Au-delà de son show sur une scène surélevée, Kabeaushé se produira aussi lors du pot du maire, qui lance les festivités. «J’y fais toujours jouer un artiste qui vient de très loin, c’est ça les Trans, c’est la surprise», se réjouit Jean-Louis Brossard.

Vaisseau spatial bantou

Autre groupe de l’Afrique de l’Est, Bantu Spaceship sera présent avec son mariage de wave et de langue ndébélé du Zimbabwe. Les costumes rétro-futuristes, le son venu d’ailleurs et le nom du groupe sont des gros clins d’œil à Parliament, groupe de funk américain, dont la pochette de l’album Mothership connection arborait une soucoupe volante.

Violoncelle façon punk

Blanco Teta, combo formé en Argentine avec trois musiciennes de ce pays et un bassiste colombien, promet aussi beaucoup en termes d’énergie. «Il y a une violoncelliste qui joue couchée par terre, ça dépote fort, c’est punk», présente Jean-Louis Brossard.

Il doit cette découverte au label Bongo Joe de Genève, qui a placé six de ses groupes dans cette 45e édition des Trans Musicales. Parmi eux, Yalla Miku, collectif qui brasse des agitateurs de la scène suisse et des musiciens du Maroc, d’Erythrée et d’Algérie. Ces derniers jouent des instruments traditionnels (guembri, krar, darbouka) sur trame électro et chants lancinants : la transe aux Trans. «Aucun groupe ne se ressemble chez Bongo Joe», souligne l’organisateur qui a aussi fait appel à un graphiste et dénicheur de sons du label, Felix Vincent, pour dessiner l’affiche de la 45e édition.

Basson électrique et disco

Jean-Louis Brossard ne fait pas seulement son marché à l’autre bout du monde. Il met aussi en valeur des groupes de Rennes. La sélection locale propose ainsi Mokhtar, groupe instrumental qui distille un funk oriental au parfum disco. «Il y a dans ce groupe un instrument qu’on voit peu dans le rock, le basson, ici électrifié», décrit-il.

Yamê, nouveau phénomène du rap

Ses cinq concerts affichent complets. Avec son style «hip-hop hybride» le rappeur français Yamê est victime de son succès. Ce n’est plus tellement une découverte. Depuis la publication il y a 6 mois de son clip Bécane sur la chaîne Youtube de Colors (5 millions de vues), Yamê s’installe comme la tête d’affiche de ce festival, contre le gré des organisateurs.