Depuis le début de «l’affaire Galtier», le silence est assourdissant du côté de Nice. Le club azuréen n’a pondu qu’un (très) court communiqué : «Les faits relatés concernent deux personnes ne travaillant plus pour l’OGC Nice. Cette situation a été traitée avec le plus grand sérieux au moment des faits. Le club n’apportera pas plus de commentaires». Évidemment, Didier Digard a bien été obligé de répondre aux questions des journalistes sur le sujet, lui qui est régulièrement envoyé en conférence de presse avant les matches. C’est tout. Et le coach des Aiglons n’a, évidemment, pas dit grand-chose… Quid du président Rivère ? Plus d’une semaine après la divulgation d’un mail accablant pour l’ancien entraîneur du Gym, mais dont la véracité des propos reste à vérifier, il s’exprime enfin.

C’est dans une interview accordée à Nice Matin et L’Equipe que Jean-Pierre Rivère accepte d’évoquer ce sujet brûlant. Rappelons que Julien Fournier, ex-directeur sportif de Nice, accuse Christophe Galtier de propos racistes dans un mail envoyé en fin de saison dernière à Dave Brailsford, patron des sports à Ineos, propriétaire du club. Depuis, Galtier, en poste au PSG, a porté plainte contre Julien Fournier et deux journalistes, une enquête préliminaire est en cours. M. Rivère a d’ailleurs été entendu. «Mon audition s’est passée de façon très sympathique et conviviale», promet le dirigeant de 65 ans, relevant que «ce genre d’affaire, ce n’est pas toujours très agréable».

Pourquoi avoir autant attendu pour prendre la parole ? Jean-Pierre Rivère explique qu’il ne voulait pas parasiter son club et le groupe emmené par Didier Digard avant «une échéance très importante», à savoir le quart de finale retour de Ligue Europa Conférence entre les Aiglons et le FC Bâle, ce jeudi. «Il était important de marquer une pause sur ce sujet, de préserver le groupe au maximum. Ce n’est pas évident et l’idée était de ne pas alimenter tout ça», assure-t-il, glissant au passage qu’il a été «recommandé aux salariés de ne pas trop s’exprimer sur le sujet afin de protéger cet événement (la C4) si important. Cela fait beaucoup de bruit, de la cacophonie même. Par la suite, chacun aura la totale liberté de s’exprimer pour dire ce qu’il pense. J’ai déjà été auditionné, j’ai donné tous les éléments que je considérais avoir en ma possession. Chacun fera la même chose.»

Pour le reste, M. Rivère n’a pas levé le voile sur de grands secrets et encore moins confirmé… ou infirmé les propos attribués à Galtier dans le mail incendiaire de Fournier. «Julien Fournier m’a dit un jour: « Je vais écrire un courrier à Ineos. » Il n’a souhaité pas m’en donner le contenu, ce que je respecte. Ce mail, je ne l’ai toujours pas vu. Je n’ai eu que les éléments rapportés par le journaliste M. Molina. Point barre. Ce que j’ai entendu, vu, compris, pas compris, je ne vais pas vous le dire. J’ai donné tout ce que je pouvais aux enquêteurs lors de mon audition. J’espère que chacun pourra librement s’exprimer dans le cadre de l’enquête. Je ne vais pas aujourd’hui, dans la presse, vous dire ce que j’ai exprimé aux enquêteurs», indique-t-il, réaffirmant ensuite ne pas avoir lu le contenu du fameux mail à ce jour.

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Il n’a pas non plus voulu évoquer dans le détail les relations Fournier-Galtier, mais assure que le Paris Saint-Germain ne l’a pas questionné sur cette affaire avant de le nommer. «On m’a demandé mon sentiment. J’ai répondu que ce n’était pas à moi de dire ce que le PSG devait faire par rapport à son futur entraîneur.», promet le dirigeant azuréen, qui n’a communiqué ni avec Fournier, ni avec Galtier.

Et d’ajouter, à la question de savoir s’il nourrit des regrets sur la gestion de l’affaire la saison passée, quand les protagonistes, Christophe Galtier et Julien Fournier, étaient encore des salariés de l’OGC Nice : «Je n’ai pas de commentaire à faire sur ce sujet. Mon rôle est de préserver l’institution», jure-t-il, attendant les conclusions de la justice mais sans se risquer à un pronostic. «Chacun, joueur, entraîneur, a son opinion et l’exprimera très librement, et l’enquête conclura à quelque chose. (…) Tout ce que j’ai pu exprimer, je l’ai fait de façon très relax dans le cadre de l’enquête, et il y a un devoir de réserve. Ma priorité est de protéger le club et les joueurs», conclut-il.