Et si, pour une fois, tous les clubs français jouaient le coup (à fond) en Champions Cup et Challenge Cup ? C’est en tout cas ce que l’on peut espérer. Et surtout, au-delà des doubles champions en titre rochelais, des inévitables Toulousains ou des solides Racingmen, une autre équipe, ambitieuse, est attendue au tournant : l’Union Bordeaux-Bègles. Trop souvent irrégulière sur la scène européenne ces dernières années, l’équipe girondine entre en lice ce vendredi face au Connacht (21h). Et ne peut plus se cacher.

Les arrivées de Penaud, Samu ou Tatafu, couplées aux présences rassurantes des Tameifuna, Lucu ou Jalibert ainsi que l’avènement de certains joyaux comme Bielle-Biarrey ou Depoortère ont amené une nouvelle dynamique. Une nouvelle vision. Mais l’actuel 7e de Top 14 le sait. Faire front en Champions Cup est loin d’être facile. Sauf que, cette saison, l’UBB est plus qu’armée pour rivaliser.

Il est difficile de dégager un favori dans cette poule 1. Les coéquipiers de Jalibert et Penaud affronteront d’abord le Connacht. Une équipe difficile à négocier lorsque l’hiver est de retour. Les Irlandais pourront compter sur la présence, notamment, du très solide Bundee Aki, excellent lors de la dernière Coupe du monde mais aussi celle de Mack Hansen, l’ailier virevoltant du XV du Trèfle. En revanche, l’ancien joueur de l’UBB Santiago Cordero ne sera pas de la partie. Les hommes de Yannick Bru défieront également Bristol. Les «Bears» s’appuieront sur le retour à la compétition de Virimi Vakatawa mais n’ont pas vraiment atteint les objectifs que le club s’était fixés il y a quelques saisons.

Une autre équipe anglaise jouera contre l’UBB. Et quelle équipe ! Les Saracens, l’une des principales terreurs européennes. Malgré une relégation administrative il y a trois saisons, les coéquipiers d’Owen Farrell sont toujours aussi difficiles à négocier malgré un effectif quelque peu vieillissant. Bordeaux-Bègles jouera un dernier match en Afrique du Sud face aux Bulls. Après avoir affronté les Sharks l’an dernier, le club du Sud-Ouest aura un long et périlleux déplacement qui pourrait bien définir sa place à la fin des phases de poules.

Les Girondins connaissent cette compétition. Même si, depuis, elle a laissé place à quelques changements… Lors de la saison 2015-2016, l’UBB avait terminé deuxième de sa poule avant, l’année suivante, de terminer à la même place. En 2020-2021 – la saison la plus frustrante pour le club – les hommes du président Marti ont atteint les demi-finales (défaite 21-9 face à Toulouse ) d’une compétition chamboulée par la crise sanitaire. Bordeaux a ensuite enchaîné un 8e de finale puis une triste 11e place la saison dernière.

Mais, armée comme elle est aujourd’hui, l’UBB doit et peut faire mieux. D’abord grâce à sa charnière internationale Lucu-Jalibert mais aussi avec ses fusées Penaud et Bielle-Biarrey. Les véloces Moefana et Depoortère vont continuer à grandir alors que les Ducuing et Tapuai seront de sérieux finisseurs. Mais devant, les hommes de Bru se cherchent encore.

«On comprend l’attente. Mais cette armada ne sert pas à grand-chose si dans la conquête, dans la discipline et le jeu d’avants, on n’est pas présent», déclarait d’ailleurs Maxime Lucu il y a quelques semaines. Les blessures de Kaulashvili, Coleman et Cazeaux n’ont pas aidé. Mais le retour de Tameifuna va faire du bien. Visés par les critiques, les «vieux briscards» Maynadier et Poirot vont devoir enfin se montrer à la hauteur. Le costaud Sadie, arrivé dans les bagages de Yannick Bru en provenance des Sharks, doit, lui, encore monter d’un cran. Si l’alchimie prend, l’UBB pourra voyager tranquille.