Déception pour les activistes britanniques du climat. Malgré quatre jours de manifestation devant le Parlement à Londres entamés vendredi 21 avril et un ultimatum posé au gouvernement, les ministres n’ont pas répondu aux militants ce lundi. Extinction Rebellion, connue pour ses actions radicales de désobéissance civile non violente, et 200 organisations partenaires, dont Greenpeace, réclamaient l’arrêt des autorisations de nouvelles exploitations d’énergies fossiles et la création d’«assemblées citoyennes d’urgence» pour agir pour le climat.
Après la manière forte, Extinction Rebellion voulait tenter la méthode douce pour porter son combat pour le climat. Le mouvement, qui visait les 100.000 manifestants devant le Palais de Westminster, n’en revendique que 60.000 à l’issue du long week-end de rassemblement, baptisé «The Big One», qui s’est déroulé sans débordement. «Aucune loi n’a été enfreinte», se félicite-t-il sur son site, regrettant le silence du gouvernement et promettant un nouveau durcissement de ses actions.
La branche britannique d’Extinction Rebellion avait annoncé début janvier arrêter les actions de désobéissance civile pour tenter ce coup de poker en rassemblant des milliers de Britanniques. Une manifestation plus classique pour s’extraire des critiques sur la radicalité du mouvement et mobiliser plus largement. Mais lors d’une conférence de presse quelques jours avant le début du «Big One», l’un de ses membres (Extinction Rebellion n’a ni dirigeant, ni porte-parole) anticipait «les plus importantes actions de désobéissance civile de l’histoire du pays» faute de réponse du gouvernement à l’expiration de l’ultimatum.
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Pendant les quatre jours de rassemblement, les manifestants écologistes se sont prononcés sur les trois voies proposées pour la suite. Une minorité seulement (47 %) a approuvé l’idée de continuer à s’impliquer dans les piquets de grève des agents ferroviaires ou des services publics, quand une grande majorité s’est dite favorable à la poursuite d’actions locales (91 %) et surtout, pour huit personnes sur dix, à la «désobéissance».
Au Royaume-Uni, Extinction Rebellion va donc retourner aux actions radicales qui l’ont fait connaître dans le monde entier. Sa cofondatrice Clare Farrell a expliqué vouloir se rapprocher des organisations partenaires «pour établir un plan pour pousser nos campagnes un cran plus loin», évoquant des «tactiques qui incluent tout le monde, des primo manifestants à ceux prêts à finir en prison».
Et un autre membre, Rob Callender, de promettre que les manifestants reviendront devant le Parlement «plus tard cette année», encore plus nombreux. «Et cette fois, nous ne partirons pas tant que le gouvernement n’accepte pas nos demandes.»