31 M€, record à battre. En juillet 2018, Chelsea a limogé Antonio Conte, pourtant champion d’Angleterre un an plus tôt. Mais les divorces sont souvent fracassants avec l’entraîneur italien, qui a laissé les Blues à une décevante 5e place en Premier League. Au terme de l’exercice comptable, Chelsea avait évoqué des «éléments exceptionnels de 26,6 millions de livres sterling (31,28 M€) en lien avec des modifications dans le staff de l’équipe masculine, ainsi qu’aux coûts légaux associés». Le compatriote de Conte, Maurizio Sarri, lui avait succédé en provenance de Naples dans la foulée.

Le roi des indemnités de licenciement, c’est lui. Difficile de connaître les chiffres au centime près, mais il semble que José Mourinho n’a jamais pris un aussi gros chèque qu’à Manchester United. Deux ans et demi après son arrivée, le Portugais a été remercié en décembre 2018. Les Red Devils, réputés leur excellente santé financière, n’ont pas peur de faire des folies, que ce soit avec les joueurs ou les entraîneurs.

Laurent Blanc a pris un gros chèque, et il en serait plutôt fier. Arrivé au Paris Saint-Germain à l’été 2013, l’actuel entraîneur lyonnais avait prolongé son contrat en février 2016, jusqu’à l’été 2018. Mais quatre mois plus tard et une déception en quarts de finale de Ligue des champions, Blanc a pris la porte. En échange ? Un chèque de 22 M€ selon L’Équipe, qui cite un champion du monde 1998 : «Quand ils l’ont viré du PSG, Laurent ne s’y attendait pas, et encore moins à la manière. Il s’est dit: «Ils n’ont vraiment aucun respect.» Alors leur prendre 22 M€, pour lui, ça a été comme une vengeance.»

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Quand José Mourinho pose ses valises à Chelsea, il vient de remporter la Ligue des champions 2004 avec Porto. Il se présente comme le «Special One», et son contrat y correspond. Il décroche deux titres de champion d’Angleterre avec les Blues (2005 et 2006) mais est brutalement limogé en septembre 2007. À la clé, la somme de 21 M€, un record à l’époque pour des indemnités de licenciement dans le football.

Encore lui, toujours lui. Tottenham a souvent été le club dans l’ombre des plus grands en Angleterre, le club de la lose. Quelle aubaine ce fut que d’embaucher José Mourinho en novembre 2019, un an après son départ de Manchester United. Mais là aussi, le Portugais rame. Pour la première fois, il quitte un club sans un seul trophée. Il est remercié en avril 2021 et laisse les Spurs à la 7e place en Premier League, mais file avec un joli pactole de 18 M€.

Des flops sur le banc il y en a eu, mais comme Nuno Espirito Santo, pas beaucoup. Le Portugais, arrivé de Wolverhampton, a tenu 15 matches sur le banc des Spurs. Il plie bagage après une correction infligée par Manchester United (0-3), la 5e défaite en 10 rencontres de Premier League. Tottenham lui verse 15,8 M€ et le remplacera par Antonio Conte.

Non, ce n’est pas une erreur. Deux fois José Mourinho a été viré par Chelsea, et deux fois il s’en est mis plein les poches. En juin 2013, il signe un contrat de quatre ans chez les Blues, où son retour ravit les supporters. Mais en décembre 2015, Chelsea pointe à une navrante 15e place en championnat. À contrecœur, le club de Londres se sépare à nouveau de Mourinho, qui ne repart pas sans un chèque d’environ 15 M€.

Il n’y a pas que les clubs qui paient cher un limogeage. En 2012, dans l’optique de performer à la Coupe du monde 2018 qu’elle organisera, la Russie sort le grand jeu. Elle met le grappin sur Fabio Capello et son riche CV (AC Milan, Juventus, Real Madrid…). À l’été 2015, le bilan est jugé insuffisant, et les deux parties se séparent. Capello (76 ans aujourd’hui) est gratifié d’un chèque d’une quinzaine de millions d’euros. Il a entraîné en Chine entre 2017 et 2018 avant de prendre sa retraite.

C’est un séisme qui a frappé Londres en septembre 2022. À peine plus d’un an après avoir soulevé la Ligue des champions, Thomas Tuchel est poussé vers la sortie à Chelsea. Au-delà d’un début de saison décevant, loin des standards de sa première saison complète, Tuchel avait connu de vives tensions sur le sujet du mercato avec sa direction. Il se voit octroyer 15 M€, soit près du double de ce que lui avait dû le PSG en décembre 2020.

La saison 2017-18 s’achève, et Mauricio Pochettino prolonge de cinq saisons son bail à Tottenham. Un an plus tard, l’entraîneur argentin le justifie en hissant les Spurs en finale de Ligue des champions. Plus dure sera la chute. En novembre 2019, le futur entraîneur du PSG est licencié. Son lucratif contrat lui permet d’empocher 14,5 M€. Il en touchera une dizaine de plus lorsque Paris le remerciera à l’été 2022.