L’Union Bordeaux-Bègles a d’entrée répondu aux attentes placées en elle. Porté par une ligne de trois-quarts de «Galactiques» (Jalibert, Penaud, Moefana, Bielle-Biarrey), le club girondin a frappé un grand coup sur la pelouse pourtant hostile du Connacht (5-41). Les joueurs de Yannick Bru ont inscrit six essais face aux Irlandais et peuvent aborder la suite de la compétition avec confiance. Ce samedi (16h15), ils reçoivent les Bristol Bears pour la confirmation, dans un match qui s’annonce porté sur l’offensive. Méfiance, toutefois, les Anglais ont réussi à renverser in extremis (grâce à un drop) le LOU dans un match qui semblait leur échapper (36-34). Un succès libérerait la route de l’UBB vers les huitièmes de finale avant de recevoir les Saracens mi-janvier.

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Gare aux Toulousains touchés dans leur orgueil. Quelques critiques sur le jeu produit, d’autres visant directement Antoine Dupont, pour une réponse nette et sans bavure. Cardiff n’a pas existé face au tourbillon rouge-et-noir et un Dupont virevoltant (7 passes après contact). «Nous étions les premiers frustrés de nos derniers matches, de sentir que nous étions loin de notre potentiel. Il y avait l’envie de se lâcher, de jouer juste», a savouré le demi de mêlée. Il faut cependant reconnaître que l’adversaire était plus un faire-valoir qu’un véritable danger. La confrontation, dimanche prochain à Londres contre les Harlequins de Marcus Smith, adeptes d’un jeu offensif à outrance, permettra d’en savoir plus sur le rétablissement psychologique des internationaux tricolores du Stade Toulousain, fortement touchés par l’échec du XV de France à la Coupe du monde.

Dans cette formule de poules ultra-resserrée, chaque point va compter. Et débuter la compétition par une défaite à domicile met d’entrée les équipes en grande difficulté. La première journée a fait de gros dégâts avec les revers concédés, dans leur antre, par le Rugby Club Toulonnais face à Exeter, le Racing 92 contre les Harlequins et le Stade Rochelais battu par le Leinster. Désormais ces trois équipes n’ont pas le droit à l’erreur. Et le deuxième round va s’avérer capital, d’autant qu’il faudra cette fois aller chercher un résultat à l’extérieur. Dans un contexte des plus hostiles. Le RCT va devoir aller chercher un résultat sur la pelouse de Northampton, qui n’a pas raté ses débuts en allant gagner à Glasgow (19-28).

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Les Racingmen, après leur désillusion face des Harlequins à l’impressionnante efficacité offensive, sont condamnés à l’exploit à Belfast face à l’Ulster qui a chuté à Bath (37-14). C’est un match à quitte ou double pour les deux formations, qui pourraient voir leur parcours en Champions Cup s’arrêter dès la deuxième journée. Le club du 92 va devoir régler ses sérieux problèmes défensifs s’il veut espérer quelque chose. De son côté, le Stade Rochelais, double champion en titre, s’est sérieusement compliqué la tâche en chutant à Marcel-Deflandre face au Leinster (9-16). Samedi, les joueurs de Ronan O’Gara sont condamnés à l’exploit face aux Stormers du Cap, qui ont été battus à Leicester (35-26). Un défi colossal : les provinces sud-africaines, depuis leur intégration à la compétition l’an dernier, n’ont jamais perdu à domicile…

Pour ses grands débuts en Champions Cup, l’Aviron Bayonnais a signé l’une des plus belles performances du week-end en allant arracher le match nul (17-17) à Thomond Park, l’enceinte du Munster. Un tour de force sachant que Grégory Patat et son staff avaient décidé d’aligner une équipe remaniée (sans notamment Camille Lopez), mais qui a fait front face à un grand d’Europe sacré en 2006 et 2008. La venue, vendredi soir (21h), de Glasgow à Jean-Dauger pourrait permettre aux Basques de confirmer et de continuer à croire à la qualification pour les huitièmes de finale. Reste à savoir si Bayonne, équipe surprise de la saison dernière (8e), va jouer le jeu à fond (avant d’aller à Northampton) ou privilégier le maintien en Top 14. Ce qui serait compréhensible pour une équipe (actuellement 12e) qui ne dispute que sa deuxième saison dans l’élite.

La désillusion est grande pour Lyon. Les Rhodaniens – sans plusieurs cadres comme Baptiste Couilloud ou Romain Taofifenua – se sont en effet inclinés sur le fil à Bristol (36-34). Ils pensaient sûrement avoir fait le plus dur en revenant au score et en prenant même les devants à la 77e minute grâce à un essai du centre Alfred Parisien, mais Callum Sheedy est venu doucher leurs espoirs en claquant un drop après la sirène. Cruel. Le LOU repart néanmoins avec deux points de bonus, offensif et défensif, qui leur permet de rester en vie en vue de la qualification. Les Lyonnais devront se relancer samedi (18h30) face aux Bulls de Pretoria. Méfiance : les Sud-Africains, qui s’étaient hissés en huitième de finale l’an passé (défaite à Toulouse 33-9), ont dominé les Saracens en ouverture et voudront sûrement marquer le coup. Mais le LOU connaît bien les Bulls pour les avoir dominés l’an dernier à Gerland (31-7). Bis repetita ?

Les difficultés économiques du rugby professionnel anglais – trois clubs en faillite (Wasps, London Irish, Worcester), un championnat réduit à dix équipes – ont laissé croire à certains dirigeants français que les représentants de la Premiership allaient souffrir en Champions Cup. Le démenti a été cinglant. Sept victoires pour une seule défaite (les Saracens en Afrique du Sud, battus par les Bulls 27-16). Et, dans les confrontations franco-anglaises, un impitoyable 4-0. Les Harlequins de Londres et Exeter sont venus s’imposer en France, respectivement face au Racing et Toulon. Sale, leader du championnat anglais, a nettement dominé le Stade Français 28 à 5. Seul le LOU a tenu le choc, ne s’inclinant à Bristol que sur un drop assassin quatre minutes après la fin du temps réglementaire (36-34). Mais les Lyonnais ramènent un double bonus (offensif et défensif) d’Angleterre. Un moindre mal.

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La deuxième manche va-t-elle confirmer ce retour en force du rugby anglais, la confiance rassérénée après la troisième place du XV d’Angleterre lors de récente la Coupe du monde ? Toulon se rend à Northampton, Bordeaux-Bègles reçoit Bristol, Toulouse se déplace à Londres chez les Harlequins et le Stade Français accueille les Tigres de Leicester. Quatre duels à nouveau. Aux clubs français d’éviter d’en sortir à nouveau fanny…