Les projets de «gigafactories» poussent comme des champignons sur le Vieux Continent. En France, la première de ces méga-usines de batteries pour véhicules électriques à sortir de terre, à Douvrin (Pas-de-Calais), sera inaugurée en grande pompe ce mardi, en présence, entre autres, de trois ministres français et des trois patrons des groupes impliqués (Stellantis, TotalEnergies et Mercedes).

Au total, une cinquantaine de projets de ce type ont été annoncés à l’échelle européenne ces dernières années. Seules quelques usines sont d’ores et déjà en service, en Allemagne, en Suède, en Pologne et en Hongrie. La première d’entre elles a été celle du groupe suédois de batteries électriques Northvolt à Skellefteå, en Suède, en décembre 2021. Elle a été suivie notamment par la giga-usine de Tesla en Allemagne, à Grünheide, près de Berlin, en mars 2022, sur laquelle avait plané une rumeur de fermeture l’année dernière.

La France, elle, tente de rattraper le retard pris sur certains de ses voisins européens. Après le site de Douvrin, installé par ACC – la coentreprise entre Stellantis, TotalEnergies et Mercedes -, trois autres usines vont ouvrir leurs portes dans l’Hexagone, toutes dans les Hauts-de-France : celle du chinois AESC-Envision à Douai, à proximité de l’usine de Renault, et celles de la start-up française Verkor et du taïwanais ProLogium à Dunkerque. L’annonce de l’implantation de cette dernière est toute récente, puisqu’elle a été annoncée par Emmanuel Macron il y a un peu plus de quinze jours.

Pour le Vieux Continent, l’enjeu derrière l’installation de ces dizaines de giga-usines, à grand renfort d’aides publiques, est de taille : rattraper le retard pris sur les fournisseurs asiatiques, en particulier chinois, qui ont 10 à 20 ans d’avance dans ce domaine. Avec en tête l’horizon de l’année 2035, date à laquelle l’interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs en Europe entrera en vigueur.