Des rues métamorphosées en rivières où nagent des cygnes, des maisons qui flottent emportées par le courant, des habitations inondées… Ces images et vidéos se multiplient depuis la destruction du barrage de Nova Kakhovka, dans la région de Kherson, tôt dans la matinée du mardi 6 juin. Selon les autorités ukrainiennes, le niveau de l’eau s’est élevé de 3,5 mètres, plus de 17.000 personnes ont été évacuées et 24 villages sont sous les eaux.
Sous le choc, des dizaines d’habitants de cette région du sud de l’Ukraine, occupée par la Russie, témoignent des dégâts de cette catastrophe. Sur cette vidéo tournée dans le centre administratif de la ville de Nova Kakhovka, où se situe le barrage, des cygnes nagent sur le parvis du palais de la Culture.
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Même constat à Solontsi, dans l’oblast de Kherson, où la ville est devenue «une partie du fleuve Dniepr», trente-six heures après la rupture du barrage, rapporte un analyste OSINT (source ouverte) sur Twitter. Pour circuler dans les rues de la ville, il faut désormais s’équiper d’un bateau ou d’une barque.
Une explosion est à l’origine d’une large ouverture du barrage de la centrale hydroélectrique, l’une des plus importantes installations énergétiques du pays, située aux abords de la ville de Nova Kakhovka. La centrale retenait 18 milliards de mètres cubes d’eau, dont une grande partie se déverse encore sur des villages entiers. Peu après la détonation, une vague de plusieurs mètres a progressivement détruit ce qui se trouvait sur son passage jusqu’à atteindre le delta du Dniepr puis la mer Noire.
Parmi les victimes de cette catastrophe, les civils ont pour une grande majorité été surpris par cette vague. Sur son compte Twitter, la Croix Rouge ukrainienne a rapidement publié une vidéo. Elle illustre une équipe de secours qui évacue des habitants coincés dans leur maison inondée. «80 localités sont menacées d’inondation. 800 personnes sont déjà évacuées, dont 66 à mobilité réduite», a écrit l’association humanitaire le mardi 6 juin.
Ce mercredi 7 juin, la police procède également à des évacuations de personnes âgées et vulnérables qui ne peuvent se déplacer, à l’aide de bateaux pneumatiques. C’est notamment le cas dans la ville de Kherson, en grande partie sous les eaux.
Plusieurs individus ont par ailleurs été photographiés en train de marcher dans les rues en maillot de bain ou sous-vêtements.
Sur Twitter, des habitants ont massivement partagé des vidéos d’animaux en détresse, pris au piège sous l’eau. Le zoo de la ville de Nova Kakhovka s’est par exemple retrouvé totalement inondé. De nombreuses bêtes sont mortes noyées.
Sur d’autres images, on peut apercevoir des cadavres d’animaux flotter au milieu de produits pétroliers, laissant présager de lourdes conséquences environnementales.
D’autres vidéos montrent des Ukrainiens en train de sauver des chiens sur le point de se noyer, car épuisés à force de se débattre pour survivre.
Le président Volodymyr Zelensky a rendu hommage à ces sauveteurs. Il en a profité pour dénoncer «l’inhumanité» de cette catastrophe, qu’il impute au camp russe : «Alors que le mal russe terrorise et détruit tous les êtres vivants, nous faisons et continuerons de tout faire pour sauver chaque créature vivante !»
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Des animaux sauvages ont également été aperçus dans les rues, comme si la nature reprenait ses droits sur la ville. Des castors ont par exemple été filmés à Kherson. La vidéo a été visionnée plus de 1,8 million de fois sur Twitter.