HAUTS

Le choix d’Olivier Krumbholz de lancer Hatadou Sako comme gardienne titulaire lors de ce quart de finale était pour le moins surprenant. Mais en handball, une telle titularisation ne demeure pas gravée dans le marbre avec la possibilité – pour le sélectionneur – d’effectuer autant de changements qu’il le souhaite sur ce poste. Et si Sako a été discrète en première période, l’entrée en jeu de Laura Glauser a tout changé en seconde période. Avec cinq arrêts en dix minutes, la Bisontine ne tardait pas à refroidir les mains chaudes du côté tchèque, avant de fermer la boutique pour finir avec 12 arrêts en seulement trente minutes de jeu. Et six buts encaissés. Un récital qui valait bien une petite danse de la part de l’intéressée, et un titre mérité de joueuse du match qui lui avait injustement échappé il y a deux jours contre la Norvège.

Dans le dur en attaques placées, l’équipe de France a pu une nouvelle fois se reposer sur les coups d’accélérateur de sa capitaine. Notamment en seconde période, lors de laquelle elle a mené l’assaut pour enfin permettre aux Bleues de prendre cinq longueurs d’avance, ce qu’elles n’avaient pas su faire lors du premier acte. Incisive en un contre un, très en jambes sur les montées de balle, Estelle Nze Minko a signé un match complet, avec un efficace 5 sur 6 au tir assorti de 6 passes décisives et une interception. À 32 ans, la joueuse de Gyor ambitionne de décrocher un second titre mondial après celui de 2017 et jusqu’à présent, rien ni personne ne semble en mesure de pouvoir l’arrêter sur ce Championnat du monde.

Encaisser 16 buts en une seule période n’est pas vraiment dans les habitudes de l’équipe de France, experte en matière de défense imperméable. Du coup, comme le disait de manière très cash Chloé Valentini après la rencontre, «cela a chié» pendant la pause et Olivier Krumbholz s’est chargé de «remonter les bretelles» de ses joueuses. Un message reçu cinq sur cinq au vu d’un second acte lors duquel la France n’a encaissé que six buts, dont trois seulement en 18 minutes. Certes, cette performance doit aussi à l’excellente entrée de Glauser et aussi à la fatigue accumulée par les Tchèques depuis le début de la compétition. Mais il ne faut pas négliger l’impact mis par les unes et les autres, notamment Pauletta Foppa, au four et au moulin pour mettre la pression sur les arrières adverses et dérober deux ballons. Avec la défense du premier acte, la France ne sera pas championne du monde. Avec celle du second acte en revanche…

flops

Hormis le premier match très délicat contre l’Angola, l’équipe de France avait montré une belle stabilité dans le jeu depuis le début du Mondial. Ce qui n’a pas été le cas de la première période, entre un premier quart d’heure très maîtrisé et convaincant, et dix dernières minutes marquées par de frustrants échecs au tir et des pertes de balle à foison (huit lors des trente premières minutes, soit plus que lors de tout le match contre la Norvège). Du coup, au lieu de se rendre la rencontre plus simple, les joueuses d’Olivier Krumbholz ont laissé filer quatre buts d’avance (10-6) pour atteindre la pause avec un petit matelas de deux buts (18-16) qui aurait pu, et même dû, être beaucoup plus confortable.

Même si depuis le début du Championnat du monde, l’équipe de France avait semblé soigner ses maux au tir, ce quart de finale a marqué une certaine rechute et ce, paradoxalement, malgré les 33 buts inscrits. Pas vraiment une référence au niveau international, Sabrina Novotna, la seconde gardienne tchèque, a eu un peu trop l’opportunité de se mettre en valeur avec 11 arrêts, dont certains sur des tirs à bout portant à six mètres. Avec seulement sept buts à 9 mètres, les Bleues ont manqué de puissance de loin, à l’image d’un tandem Orlane Kanor-Tamara Horacek moins en verve sur ce match qu’auparavant dans la compétition (3 sur 8 à elles deux).