HAUTS
Battue par la Brésilienne Beatriz Haddad Maia (3-6, 7-6 [5], 6-1), Ons Jabeur, très populaire auprès de la grande majorité de ses collègues, n’a pas failli à sa réputation de «gentlewoman». En témoignent la très belle accolade donnée à la Brésilienne et également ses mots en conférence de presse pour saluer la performance de celle qui est devenue la première joueuse de son pays à atteindre le dernier carré d’un Grand Chelem. «Je lui souhaite vraiment le meilleur. Les deux derniers matchs qu’elle a gagnés, j’ai pleuré avec elle. Elle est incroyable et mérite le meilleur. J’espère qu’elle pourra gagner un Grand Chelem un jour.» Voilà des actes et des mots qui tranchent avec l’ambiance glaciale entre Ukrainiennes et Russes depuis le début du tournoi féminin…
15 jeux perdus seulement en 5 matches (et 5h36 sur les courts) pour s’installer en demi-finales. Iga Swiatek, victorieuse de Coco Gauff 6-4, 6-2 dans un remake de la finale 2022 avance. Vite. Très vite. Avec 15 jeux perdus seulement, la Polonaise est la joueuse qui a perdu le moins de jeux à ce stade de la compétition depuis Conchita Martinez en 1995. À Roland-Garros, la Polonaise a remporté 26 des 28 matches qu’elle a disputés (93% de réussite). Iga Swiatek, plus efficace pour étouffer la résistance de ses rivales que pour adresser sa serviette à ses supporters…
Sa prestation, sur un tapis volant, mardi soir contre Stefanos Tsitsipas a marqué les esprits. La qualification en poche, les images de son cavalier seul ont largement circulé mercredi sur les réseaux sociaux. Sa facilité gestuelle et son efficacité ont été largement diffusées et commentées. Et une caméra a saisi les images de la décontraction qui l’habite durant ses matches. Alcaraz, le jongleur.
FLOPS
Dans le ciel plombé du tennis français, même les épreuves de double et de juniors n’ont pas apporté les éclaircies escomptées. Ils étaient 10 sur la ligne de départ chez les garçons. Le dernier d’entre eux, Antoine Ghibaudo, s’était incliné mardi au 3e tour. Elles étaient six sur la ligne de départ chez les filles. La dernière rescapée Astrid Lew Yan Foon n’a pas fait mieux que son homologue masculin, dominée ce mercredi 6-4, 7-5 par la Péruvienne Luccina Perez Alarcon. Triste et inquiétant. Ce tremplin pour les pros a souvent souri au tennis français ces dernières années. Luca Van Assche (2021) et Gabriel Debru (2022) se sont imposés chez les garçons. Elsa Jacquemot (2020) chez les filles.
Le 30 mai, il battait Daniil Medvedev au 1er tour Porte d’Auteuil. Changement de décor une semaine plus tard… Le Brésilien Thiago Seyboth Wild, sorti des qualifications à Paris, a marqué le début de la quinzaine par son jeu flamboyant et sa belle victoire en cinq sets contre Daniil Medvedev. La suite a été moins brillante… Accusé en 2021 de violences physiques et psychologiques par son ex‐petite amie Thayane Lima, le Brésilien avait répondu sèchement à un journaliste: « Je ne pense pas que ce soit un sujet dont nous devrions parler ici. Je ne pense pas que ce soit une question à poser à qui que ce soit ». Rentré à Rio de Janeiro dès son élimination au 3e tour contre Yoshihito Nishioka, le 172e mondial a comparu mercredi devant un tribunal ce lundi pour clamer son innocence.
Ons Jabeur s’est plainte du manque de spectateurs sur le court Philippe Chatrier : «C’était gênant de voir le stade vide. Beaucoup de Tunisiens voulaient acheter des billets pour venir me voir jouer.» Ensuite, le bras de fer entre Alexander Zverev et Tomas Martin Etcheverry n’a pas non plus affiché complet. Le match était pourtant accroché, le spectacle à la hauteur de l’enjeu et l’Argentin, magnifique d’engagement pour sa première apparition en quart de finale d’un tournoi majeur, a longtemps contrarié l’Allemand (n°22) qui, un an après sa grave blessure en demi-finales contre Rafael Nadal, retrouvera le dernier carré à Paris. Son cri, après son succès 6-4, 3-6, 6-3, 6-4 était celui de la renaissance (lui qui affiche 21 victoires-14 défaites en 2023).