Envoyés spéciaux au Mans
HAUTS
Les deux constructeurs ont tenu en haleine les 300.000 spectateurs présents sur le circuit en livrant un bras de fer d’anthologie qui va marquer l’histoire de l’épreuve. La Ferrari 499P n°51 et la Toyota GR010 n°8 se sont rendues coup pour coup, s’échangeant la première place jusqu’en milieu de journée dimanche avant l’erreur de pilotage de Ryo Hirakawa qui a offert sur un plateau la victoire au clan italien. Battus, les Japonais n’ont pas à rougir de ce revers face à une formidable équipe italienne que personne n’attendait à un tel niveau.
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Le plus grand marqueur de l’histoire de la NBA a fait le show au moment de lancer la 91e édition de la mythique course mancelle. Souriant et détendu, l’homme aux quatre bagues de champion a fait son petit effet en prononçant – en français s’il vous plaît – «Pilotes démarrez vos moteurs» avant d’agiter le drapeau français. On a donc pardonné à sa Majesté d’avoir très rapidement quitté le circuit.
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Avouons-le, on craignait une véritable Bérézina pour Peugeot après le début de saison très compliqué des 9X8 en Championnat du monde d’Endurance. Le bilan à la fin du week-end reste positif malgré les 8e et 27e places au classement final et une fin d’épreuve difficile avec quelques ennuis mécaniques. On préférera retenir la très belle prestation d’ensemble des Lionnes à l’aise par temps de pluie samedi après-midi, puis, la performance de la n°94 qui a caracolé en tête durant quatre heures en tenant tête à la concurrence avant la sortie de piste de Gustavo Menezes.
L’Automobile club de l’Ouest (ACO) a eu la bonne idée d’inviter la Chevrolet Camaro dans le garage n°56 réservé habituellement aux voitures innovantes. Le bolide américain de l’équipe Hendrick Motorsports a été l’une des stars de l’édition du Centenaire grâce à son V8 au bruit absolument assourdissant, plus véloce encore que les Cadillac. Et qu’importe si ce monstre de mécanique a vécu une fin de course difficile avec une 39e place. Jenson Button et ses équipiers ont rempli leur mission en martyrisant les tympans de nombreux spectateurs d’une douce mélodie composée par leur V8.
FLOPS
Des cinq grands constructeurs présents dans la Sarthe, en force avec quatre voitures, Porsche est celui qui a sans doute le plus déçu. La première Hypercar de la marque de Stuttgart échoue au 9e rang (n°5), incapable de tenir le rythme des Cadillac. Meilleure chance du clan allemand, l’équipage de la n°6 avec Kevin Estre est parti à la faute dimanche matin avant de dégringoler au classement suite à un long passage dans le garage pour échouer au 22e rang. Une déception collective. Les murs vont trembler chez Porsche Penske Motorsport même si la voiture, sortie en début d’année, n’a pas encore montré tout son potentiel.
L’Automobile club de l’Ouest va devoir plancher sur l’amélioration de sa nouvelle procédure qui consiste à regrouper les voitures par catégories lorsqu’un incident surgit. Un procédé complexe et assez illisible pour le grand public. Les interventions de la safety car se sont éternisées, nuisant parfois au spectacle, notamment après la grosse averse sur une partie du circuit. Une copie à revoir.
Un week-end malheureux pour la prometteuse Lilou Wadoux (22 ans), partie à la faute avec Ferrari AF Corse n°83 dans la catégorie LMGTE Am. La Nordiste a perdu le contrôle de son bolide au moment où la pluie tombait très fort et transformait la piste en patinoire samedi après-midi. Doriane Pin a elle aussi dû faire ses valises prématurément lorsque son équipier russe Daniil Kvyat est parti dans le décor durant la nuit avec l’Oreca n°63 de Prema Racing en LMP2. Dur.
Après trois premières manches difficiles dans le Championnat du monde d’Endurance, l’écurie autrichienne ByKolles Racing n’avait pas de grandes ambitions pour ces 24 Heures du Mans. Finir la course, c’était déjà bien. Mais Tom Dillmann, Esteban Guerrieri et Tristan Vautier n’auront pas vu le drapeau à damier après un abandon dans le 165e tour. De quoi, peut-être, faire regretter le choix du constructeur d’écarter l’ancien champion du monde de Formule 1 Jacques Villeneuve quelques jours avant l’échéance. Courir sous le nom d’une marque mythique de la course automobile n’a pas suffi.