La vaccination des collégiens de 5e contre les papillomavirus «n’est pas aussi haut qu’on voudrait», a déclaré mercredi le ministre de la Santé, tout en saluant «une première marche» à l’issue de laquelle devraient être vaccinés quelque 150.000 élèves.

«On aura sans doute 100.000 à 150.000 élèves de 5e – sans doute plus parce que beaucoup se seront fait vacciner en ville -, qui ne l’auraient pas été l’an dernier. Et ça veut dire qu’ils n’auront pas de cancer dans 20-30 ans», a indiqué Aurélien Rousseau à des journalistes en marge d’un déplacement sur la vaccination Covid et grippe dans une pharmacie parisienne. Plusieurs études ont en effet montré son efficacité en vie réelle pour protéger contre plusieurs cancers génitaux et ORL.

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La campagne, promise début 2023 par le président Emmanuel Macron, a été lancée dans les collèges à partir de début octobre. Notant que l’injection de la première dose «finira à la fin de la semaine prochaine» avec les vacances scolaires, le ministre de la Santé et de la Prévention a assuré qu’il «donnera tous les chiffres». «Si on est à 100.000, 150.000 ou 200.000», ce sera autant de jeunes vaccinés «qu’on n’avait pas l’an dernier, donc c’est une première marche. Je n’ai aucune difficulté à reconnaître qu’il y a des choses à adapter (…) Mais je pense que l’objectif de 150.000 qu’on s’était fixé, on y sera», a-t-il estimé.

Début septembre, l’objectif annoncé par le ministère de la Santé pour cette première édition était d’au moins 30% des élèves vaccinés au collège, soit près de 190.000 sur près de 632.000 élèves de 5e des collèges publics. «Je ne pense qu’on n’y sera pas», avait reconnu Aurélien Rousseau début novembre auprès de l’AFP, jugeant déjà nécessaire «de la ténacité». Seuls 61.400 élèves ont été vaccinés contre le papillomavirus depuis la rentrée, selon des informations de France Inter mardi, à partir de premières remontées parcellaires des agences régionales de santé.

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Réintégrer l’habitude de vacciner à l’école, «ça prend du temps. D’où le travail de chacun à son niveau, d’expliquer, de répéter. Il faut toujours répéter, c’est aussi ça la prévention», a estimé mercredi Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée aux Professions de santé présente au côté d’Aurélien Rousseau. C’est en effet la première fois qu’une campagne vaccinale est organisée dans les établissements scolaires depuis le fiasco de l’hépatite B, en 1998, qui avait durablement entamée la confiance malgré les preuves scientifiques qu’elle ne provoquait pas la sclérose en plaques.

La campagne de vaccination de collégiens en classe de 5e contre les papillomavirus humains, à l’origine de nombreux cancers (utérus, ORL, etc), concerne tous les collèges publics. Les établissements privés volontaires peuvent y participer.

Fin octobre, le secrétariat général de l’enseignement catholique a recommandé aux collèges catholiques sous contrat de «suspendre» cette campagne, par «motif de précaution» après le décès d’un collégien victime d’une chute suite à un malaise post-vaccinal.