La guerre des promos. Jeudi dernier, les industriels montraient patte blanche en promettant des baisses de prix entre «7,5 et 10%» d’ici septembre. Ce mercredi, c’est au tour du directeur général de Système U, Dominique Schelcher, de dévoiler une campagne promotionnelle massive. «Nous allons baisser le prix de 300 produits de notre marque distributeur», a annoncé le dirigeant dans la matinale de Radio Classique.

Cette opération, qui se superpose à celle du trimestre anti-inflation, ciblera «des produits du quotidien». «Ce sera des haricots, du cola – qui a fortement augmenté ces derniers mois -, des conserves de poissons, et plus largement, des produits de tous les rayons, notamment à base de papier, des produits de beauté», a détaillé le directeur général de Système U. Si l’on ajoute ces 300 produits aux 150 articles du trimestre anti-inflation, ce ne sont pas moins de 450 références qui seront vendues à prix cassés dans les grandes surfaces du distributeur.

«On tient compte de l’évolution du cours des matières premières», explique Dominique Schelcher pour justifier ces promotions. Parmi les intrants industriels en baisse, le dirigeant cite «le papier» ou encore «le café». «On répercute les baisses de prix pour le consommateur, contrairement aux industriels», a-t-il souligné.

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Particulièrement critique vis-à-vis des industriels depuis le début de la période inflationniste, Dominique Schelcher a une nouvelle fois réitéré ses griefs au micro de Radio Classique. «Il n’y a pas de négociations commerciales en cours. Il y a des petites discussions avec une poignée de fournisseurs, mais on aboutit à rien pour le consommateur», a-t-il tancé, soulignant le manque de volonté des géants de l’agroalimentaire. «Les grandes marques n’accompagnent pas les consommateurs. Elles reconstituent leurs marges, au-delà de la réelle couverture des coûts», a estimé le distributeur.

Prêt à «faire bouger les lignes» pour endiguer l’inflation, Dominique Schelcher milite en faveur d’une refonte du système de fixation des prix. «Il faut changer le système de négociation en France, il n’est plus adapté à une période où les cours des matières premières bougent en permanence», plaide-t-il. Quant aux menaces proférées par Bercy à l’égard des industriels récalcitrants – taxe, «name and shame»… -, Dominique Schelcher n’y est pas opposé. «Nous seuls on n’y arrive pas donc si le gouvernement prend des mesures, ça sera tant mieux…», a-t-il estimé.