Snapchat, TikTok, Twitter… des milliers de vidéos et de photos des émeutes circulent sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Certaines appellent à se rassembler, d’autres montrent des visages découverts, facilement identifiables. Depuis trois nuits, des violences urbaines ont lieu dans plusieurs villes françaises, à la suite du décès du jeune Nahel lors d’un contrôle policier à Nanterre. La vidéo du coup de feu de l’officier est d’ailleurs relayée en masse sur les plateformes.

Face à ce phénomène, Emmanuel Macron a pris la parole ce vendredi appelant les grandes plateformes des réseaux sociaux à un «esprit de responsabilité». Il a notamment cité Snapchat et TikTok où s’organisent «des rassemblements violents» qui suscitent «aussi une forme de mimétisme de la violence, ce qui conduit chez les plus jeunes à une forme de sortie du réel». Le chef de l’État a parfois «le sentiment que certains d’entre eux vivent dans les jeux vidéo qui les ont intoxiqués», a complété le président.

Les représentants de Snapchat, TikTok, Meta, et Twitter ont donc été invités vendredi à 18h au ministère de l’Intérieur pour une réunion aux côtés des ministres Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot (Numérique). Objectir, les «alerter» sur «leurs responsabilités» dans les violences urbaines.

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«Nous prendrons dans les prochaines heures plusieurs dispositions (…) d’abord en lien avec ces plateformes, afin d’organiser le retrait des contenus les plus sensibles», avait annoncé le président.

Autre demande présidentielle, celle de la coopération des réseaux sociaux avec les enquêteurs. «Des demandes seront aussi faites, partout où c’est utile et à chaque fois que c’est utile, pour obtenir l’identité de celles et ceux qui utilisent cesréseauxsociauxpour appeler au désordre ou pour exacerber la violence», a précisé Emmanuel Macron.

Dans une déclaration transmise au Figaro, Snapchat affirme «examiner de manière proactive depuis mardi la Snap Map», un outil qui permet de publier de manière publique et géolocalisée des vidéos courtes, afin d’étudier les contenus liés aux émeutes. «Nous supprimons le contenu qui enfreint nos directives», comme «l’incitation à la haine ou à un comportement violent.» Snapchat précise toutefois «autoriser les contenus qui rapportent factuellement une situation.»