Ils résistent au froid, à la chaleur et même au micro-onde: les plats en verre Pyrex résisteront-ils à la conjoncture économique? La société canadienne Instant Brands, propriétaire de la franchise Pyrex aux États-Unis et au Canada, a demandé son placement en redressement judiciaire. La marque de multi-cuiseurs Instant Pot, elle aussi commercialisée par la société, est également en danger.

«Après avoir traversé avec succès la crise mondiale de la chaîne d’approvisionnement, nous continuons de faire face à d’autres défis macroéconomiques et géopolitiques mondiaux qui ont affecté nos activités», explique Ben Gadbois, PDG de Instant Brands, dans un communiqué publié en juin dernier. En vertu de la loi américaine sur les faillites, Instant Brands est autorisé à poursuivre son activité le temps que le tribunal approuve son plan de restructuration. D’après les informations divulguées par le site RetailDive , la dette contractée par Instant Brands culminerait à plus de 38 millions de dollars au total.

La direction de la société se veut pourtant optimiste. «Instant Brands continue la poursuite de son objectif : fournir des produits innovants qui offrent des expériences culinaires incroyables aux consommateurs du monde entier», lit-on dans le communiqué. Instant Brands espère que le financement de 132,5 millions de dollars consenti par ses créanciers lui permettra de renouer avec la croissance. Cette bouée de sauvetage vise surtout à assurer la rémunération des quelque 2000 collaborateurs d’Instant Brands à travers le monde.

Reconnues et plébiscités aux États-Unis, Pyrex et Instant Pot avaient pourtant «traversé avec succès la pandémie de COVID-19 », selon l’entreprise. Mais le resserrement du marché du crédit, couplé à la hausse des taux d’intérêt, a restreint les marges de manœuvre d’Instant Brands. «Le resserrement des conditions de crédit et la hausse des taux d’intérêt ont eu une incidence sur nos niveaux de liquidité et ont rendu notre structure de capital insoutenable», explique le communiqué. Le naufrage de l’entreprise canadienne n’est pas sans rappeler celui de Tupperware, marque emblématique de récipient en plastique aujourd’hui au bord de la faillite.

À l’inverse des «Tupperware», les produits Pyrex et Instant Pot ne sont cependant pas menacés de disparition à court terme. La procédure de redressement judiciaire évoquée dans le communiqué ne concerne que les entités aux États-Unis et au Canada. «Instant Brands poursuit ses activités comme d’habitude en Asie, au Royaume-Uni, en Europe, au Moyen-Orient, en Australie et en Nouvelle-Zélande», précise l’entreprise.

La situation d’Instant Brands n’aura pas non plus de conséquences dans l’Hexagone, puisque l’entreprise n’exploite pas la marque Pyrex en Europe. En France, la licence Pyrex est détenue par la Maison française du Verre, anciennement International Cookware. Les fameux articles en verre borosilicate sont toujours fabriqués dans deux usines de l’Indre, à Châteauroux et Montierchaume. Cette production française est toutefois menacée par la chute des ventes et l’augmentation des coûts de l’énergie. Selon les informations de France Bleu Berry, un plan de chômage partiel serait en préparation, probablement applicable à partir de septembre.