«Nous irons à Matignon», a assuré Sophie Binet ce mardi matin sur France 2, alors que syndicats et patronat doivent être reçus par la première ministre Elisabeth Borne mercredi. Interrogée sur un éventuel boycott de cette réunion par la CGT, la patronne du syndicat a répondu qu’elle s’y rendrait bien «pour lui dire que la réforme des retraites est une mauvaise réforme, et qu’elle n’est pas derrière nous, car elle va s’appliquer dès le 1er septembre pour des millions de Français dans des conditions catastrophiques que nous dénonçons».
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«Nous irons également pour porter les vraies priorités des salariés», a-t-elle ajouté, avant d’énumérer «les salaires, mot tabou pour le gouvernement, le fait d’avoir une bonne protection quand on perd son emploi, l’assurance-chômage dans laquelle le gouvernement veut puiser pour financer sa réforme France Travail et financer les contrôles pour les allocataires du RSA». Elle souhaite aussi évoquer «l’égalité femme-homme», «démocratie sociale au travail».
L’idée est d’y aller avec «des propositions très concrètes», mais «en exigeant des réponses et des mesures par rapport aux attentes sociales», a précisé Sophie Binet. Pas question en effet pour elle de tourner la page de la réforme des retraites, ni même de signer le fameux «agenda social» sur lequel se sont accordées les organisations patronales et syndicales, à l’exception de la CGT. «Tout simplement parce qu’«il n’y a rien» dans cet agenda «sur les priorités» de la Confédération générale du travail, «à savoir les salaires et l’assurance-chômage», déplore la secrétaire générale.
Pour rappel, cet agenda se compose en trois blocs. Le premier comprend les sujets sur lesquels patronat et syndicats sont d’accord pour négocier (convention quadriennale de gestion de l’Agirc-Arrco, régime complémentaire de retraite des salariés du privé…). Un deuxième bloc comprend plusieurs thèmes importants sur lesquels syndicats et patronats se disent prêts à négocier, mais divergent sur la méthode (emploi des seniors, parcours professionnels, prévention de la pénibilité…). Enfin le texte liste un troisième bloc de sujets «non arbitrés» sur lesquels patronat et syndicat affichent leurs désaccords sur l’intérêt d’une négociation, en premier lieu l’assurance chômage.