Chaque été, entre 10 et 12 millions de spectateurs ont rendez-vous sur la route du Tour. Les images du Puy-de-Dôme, vide dans les quatre derniers kilomètres d’ascension pour respecter un site protégé ont peut-être laissé se faufiler l’idée que le Tour 2023 attirait moins de spectateurs pour l’applaudir.
Bernard Thévenet, vainqueur du Tour de France en 1975 et 1977, assure : « Ce n’est qu’une impression parce que je n’ai pas les chiffres mais je suis convaincu qu’il y a au moins autant de monde que l’année dernière. La course est quand même très spectaculaire et le spectacle offert par les deux de devant (le Danois Jonas Vingegaard et le Slovène Tadej Pogacar) est exceptionnel. Ils ont redonné un certain intérêt à l’épreuve. Je n’ose même pas imaginer la folie que cela serait si un coureur français parvenait à titiller les deux. On a eu un petit aperçu de la popularité de Bardet dans la montée du puy de Dôme. Dans les virages de la Baraque, c’était du délire. Il est même des endroits en voiture ou je me disais que c’était vraiment chaud.»
Pierre-Yves Thouault, adjoint de Christian Prudhomme, le directeur de l’épreuve, s’arrête sur l’épisode du Puy-de-Dôme vidé dans ses quatre derniers kilomètres de spectateurs : « Au Puy-de-Dôme, on avait pris des engagements, l’obligation était qu’il n’y ait personne sur le site, pour l’étroitesse de la chaussée, c’est une voie de circulation. Un, il n’y avait pas le choix et deux, cela laisse aux coureurs la possibilité d’attaquer, de se replacer, de doubler quand les spectateurs sont trop proches des coureurs, cela peut entraîner des difficultés au-delà de la sécurité qui est notre priorité. Le col de Sarenne quand on a fait deux fois la montée de L’Alpe d’Huez (en 2013), il n’y avait personne dans la descente. J’ai trouvé une pureté, cela a permis aux coureurs de s’exprimer et de respecter le site. »
À lire aussiTour de France: le «mythe Puy de Dôme» accouche d’une souris
Selon les premières estimations, au moins 250.000 spectateurs étaient massés au pied du Puy-de-Dôme jusqu’à la barrière des 4 km interdits aux spectateurs. Et 1,5 million de spectateurs auraient assisté aux trois premières étapes de l’édition, au Pays basque (deux millions de spectateurs avaient assisté aux trois premières étapes au Danemark, en 2022).
Et partout, sous une chaleur accablante (38° enregistrés à Issoire, arrivée de la 10e étape), comme sous la pluie à Moulins (lors de la 11e étape), ce jeudi, la foule semble, une nouvelle fois, être au rendez-vous du Tour. Adrien Petit, coureur de l’équipe Intermarché-Circus-Wanty, résume : « Ces derniers jours, il y avait un peu moins de monde qu’au Pays basque mais il y avait quand même pas mal de spectateurs. Avant les 4 derniers kilomètres du Puy-de-Dôme, c’était hallucinant. Blindé, blindé. Il y avait trois rangées de spectateurs. Et je pense que maintenant, les gens préfèrent aller dans les endroits stratégiques. Avant, on pouvait voir les gens en descente maintenant, ils s’en moquent, ils connaissant le vélo et s’installent dans les endroits où c’est plus agréable de voir passer les coureurs, plutôt qu’à 70 km/h dans une descente. »