Les Français se mettent davantage au covoiturage. Six mois après le lancement du plan national censé promouvoir le recours à cette pratique de déplacement à deux ou plus, les ministres Christophe Béchu, Agnès Pannier-Runacher et Clément Beaune se félicitent des premiers résultats «positifs». Un constat engageant pour ce que l’exécutif décrit comme un «levier essentiel de la transition écologique».

Sur les six derniers mois, plus de 5,1 millions de trajets covoiturés ont en effet été enregistrés par l’ensemble des plateformes. Un bilan deux fois plus important qu’en 2022 sur la même période, selon les chiffres de l’observatoire national du covoiturage. Ces trajets ont «permis d’éviter près de 25.000 tonnes de CO2 et d’économiser l’équivalent de 7,7 millions de litres de pétrole», précise le ministère de la Transition écologique.

«Bon pour réduire notre consommation d’énergie et bon pour le pouvoir d’achat des Français, le covoiturage doit continuer à rentrer dans les habitudes des Français», a commenté Agnès Pannier-Runacher, citée dans le communiqué. La ministre de la Transition énergétique a en outre estimé que «cette dynamique» devait «se poursuivre afin d’embarquer encore plus de conducteurs et de passagers au second semestre, et les faire devenir des covoitureurs réguliers pour leurs trajets quotidiens». Le ministre délégué chargé des Transports s’est de son côté félicité des «130.000 nouveaux conducteurs qui font confiance au covoiturage partout en France», avant de vanter les mérites de cette pratique. «Nous pouvons faire de notre parc automobile un véritable moyen de transport collectif», a lancé Clément Beaune.

Invité ce jeudi par RMC, le ministre délégué a affirmé qu’il y avait jusqu’à «50 millions de sièges vides chaque jour en France» dans les véhicules particuliers, invitant le plus grand nombre à «utiliser la voiture différemment». Clément Beaune espère ainsi faire «passer à une autre échelle» le covoiturage, notamment en multipliant les aides à destination de ceux qui souhaiteraient s’y mettre. Un chèque de 100 euros est d’ores et déjà envoyé à chaque nouvel inscrit sur une plateforme de covoiturage «quelle qu’elle soit», a-t-il rappelé, soit «vingt-cinq euros tout de suite, et 75 euros supplémentaires au bout de dix trajets pour vérifier que le covoiturage a été bien effectué». Le covoiturage peut s’organiser a en outre fait savoir Clément Beaune, prenant l’exemple de l’agglomération de Reims, où des points de rencontre «covoiturage» ont été installés, avec «l’assurance qu’en moins de dix minutes, quelqu’un s’engage à venir vous récupérer».

La bonne dynamique dévoilée ce jeudi ne doit pas faire oublier l’ambitieux objectif du gouvernement en la matière, qui est «d’atteindre 3 millions de trajets quotidiens, contre 900 000 fin 2022». Ce qui permettrait selon le ministère de la Transition écologique «d’atteindre jusqu’à 4,5 millions de tonnes de CO2 annuels évitées, soit 1% des émissions de GES annuelles de la France».